Alors qu’on apprend que l’écrivain Patrice Nganang n’est plus poursuivis pour outrage au Chef de l’Etat et qu’il est maintenant accusé d’Immigration clandestine et de Faux et usage de faux, basé sur le fait qu’il détenait deux passeports, son avocat réagit à nouveau.

Il essaie de clarifier la situation et de donner des contres arguments sur les deux autres accusations.

“C'est le droit. Tant mieux si nos officiers de police judiciaire l'ont aussi compris. Cette parole de Nganang au conditionnel manquait de l'élément intentionnel qui est en droit pénal la détermination à commettre un acte. Pour la possession d'un passeport camerounais alors qu'il a la nationalité américaine. C'est une question de procédure administrative. Qui a le droit de retirer la nationalité camerounaise après qu'on a acquis une étrangère? L'individu qui bénéficie de la nouvelle nationalité ou l'État qui a l'obligation de sécuriser son état-civil? Dans le cadre de la coopération judiciaire entre le Cameroun et la France cette question est réglée. Si un Camerounais prend la nationalité française, la France communique ce changement d'État au ministère camerounais de la justice qui est le gestionnaire de la nationalité du Cameroun. Conclusion tant que la formalité administrative de retrait de nationalité n'a pas été faite, on n' est pas tenu de renoncer aux attributs de sa nationalité camerounaise. Cette ordonnance de 1968 d'Ahidjo prise pour traquer les upecistes ne mérite plus de figurer dans les lois d'un pays qui se veut de droit comme le Cameroun. Vouloir appliquer cette ordonnance qui n'est même pas une loi au sens premier du terme contre des camerounais est un retour en arrière. Je rappelle que suis camerounais”.