• La grève a débuté ce mardi
• Les employés réclament le paiement de 16 mois de salaires
• Toutes ces revendications sont contenues dans le préavis de grève déposé le 24 juin
Les revendications sont contenues dans le préavis de grève déposé le 24 juin dernier auprès de la délégation régionale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) pour le Centre. Ces revendications sont brandies par les grévistes depuis ce matin au siège du Matgenie à Yaoundé. « Aux mois de juin et octobre 2021, nous avons suspendu la grève verbalement à deux reprises, fort des promesses faites par notre tutelle technique (le ministère des Travaux publics, Ndlr) et la hiérarchie de notre entreprise », écrivent les délégués du personnel, dans le préavis de grève.
En effet le personnel du Parc national de matériel de génie civil (Matgenie) entame une nouvelle grève « illimitée » ce mardi 5 juillet 2022 dans les dix régions du pays. Les employés réclament le paiement des salaires, dont le cumul des impayés s’étale sur 16 mois. Ils revendiquent également la régularisation et le reversement de leurs cotisations à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) ; le paiement des allocations familiales ; le paiement des droits des retraités et des décédés ; le reversement des cotisations syndicales et la couverture médicale du personnel (un médecin du travail).
La conséquence de ces impayés est que certains ne parviennent pas à subvenir aux besoins primaires et vitaux. D’autres n’ont pas pu scolariser leurs enfants, sont expulsés des domiciles pour loyers impayés ou sont décédés faute de moyens pour se soigner ou d’une prise en charge.
La nouvelle grève est pour eux, une manière d’interpeller les autorités pour qu’elles fassent quelque chose, dans la mesure où les multiples réunions avec la direction générale n’ont donné aucune piste de sortie de crise. « Les souffrances cumulées du personnel continuent et nous notons davantage une dégradation très importante de nos problèmes professionnels, preuve que notre salut ne peut venir que si nous nous adressons au gouvernement », avancent les délégués du personnel. Ces derniers lancent notamment un appel au président de la République, comme on peut le lire sur l’une des pancartes des grévistes. Les difficultés de paiement de salaire sont monnaie courante au Matgenie. L’ancien directeur général du Matgenie, Désiré Abogo Ntang, justifiait cette situation par une « incompatibilité » entre les charges salariales, les charges personnelles et le produit de l’entreprise.
« Ce différentiel a souvent été compensé par l’État. Or, le Matgenie n’est plus un établissement public, et il n’est plus éligible aux subventions », affirmait l’ex-DG, débarqué de son poste et remplacé par Gustave Ebongue le 27 septembre 2021. Pour remettre à flot l’entreprise, le gouvernement a décidé de l’attribution de deux marchés d’un montant cumulé de 70 milliards FCFA au Matgenie et de la préparation d’un texte réglementaire lui réservant un quota dans les contrats publics dans le secteur du BTP.