Actualités of Thursday, 10 September 2015

Source: Cameroon Tribune/Xinhua

Nouvelle offensive diplomatique du Mali au Cameroun

Philemon Yang Philemon Yang

Un peu plus de quarante-cinq minutes. C’est le temps qu’aura duré mercredi en début d’après-midi, l’audience accordée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang au ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

« J’ai eu l’honneur et le bonheur d’être reçu par M. le Premier ministre à qui j’étais chargé de transmettre d’abord un message de SE Ibrahim Boubakar Keita, président de la République du Mali à son frère et ami SE. Paul Biya. Un message d’amitié, de fraternité, mais aussi son engagement à tout mettre en œuvre pour travailler avec lui pour asseoir une bonne coopération entre nos deux pays qui font face à des défis similaires », a indiqué l’hôte de l’immeuble Étoile à l’issue de la rencontre.

Au rang des défis, M. Abdoulaye Diop a notamment relevé ceux liés à « la paix, à la sécurité et à la stabilité des deux pays ». Toutes choses qui amènent les autorités camerounaises et maliennes à revoir leur coopération en matière de circulation des personnes entre les deux pays.

À cet effet, Abdoulaye Diop est ainsi revenu sur la révision, la veille, de la Convention du 6 mai 1964 liant le Mali et le Cameroun en matière d’établissement et de libre circulation des personnes. « Cet accord qui a été signé en 1964 l’a été dans une atmosphère empreinte de grande fraternité et d’engagement mutuel de nos pays pour l’intégration de notre continent et faire en sorte que nos peuples se connaissent et vivent en toute harmonie », a-t-il souligné.

Mais, « aujourd’hui, l’environnement a changé, surtout celui sous-régional pour le Cameroun qui est membre de la CEMAC et de la CEEAC. Nous évoluons dans un environnement qui est marqué désormais par le terrorisme et l’insécurité. Tout ceci exige que nous puissions relire ces textes pour les adapter du point de vue de la circulation des personnes et des biens », a indiqué Abdoulaye Diop qui n’a toutefois pas manqué de relever que les visas seront gratuits pour les citoyens des deux pays, de même que certaines catégories de personnes demeurent exemptées de cette formalité.

Outre la révision de cet accord entre les deux pays pour lequel le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a accordé une grande importance, et dont la signature avant-hier au Minrex a vu la participation, aux côtés du ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, des ministres des Finances, Alamine Ousmane Mey, du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, du délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé et du directeur général de la Recherche extérieure, Léopold Maxime Eko Eko, on devrait noter une évolution au niveau de la représentation diplomatique des deux pays.

C’est ainsi qu’à la demande du président de la République du Cameroun, le chef de l’État malien, Ibrahim Boubakar Keita, a marqué son accord pour l’ouverture d’un consulat général du Cameroun à Bamako. Un consulat qui sera d’une grande importance pour les Camerounais parce qu’il va leur faciliter certaines procédures consulaires qu’ils devaient faire à Dakar au Sénégal.

Pour leur part, les autorités camerounaises ont marqué leur approbation pour le transfert du consulat général du Mali de Douala à Yaoundé avec compétence sur tout le Cameroun. Tout ceci est l’aboutissement de trois années de discussion entre les deux pays. Une nouvelle ère s’ouvre désormais dans les relations entre le Mali et le Cameroun.