Paul Biya est rentré au Cameroun le 21 octobre après un séjour de sept semaines en Suisse, ravivant les interrogations sur son agenda et sa capacité à assurer ses fonctions. À 91 ans, le plus ancien chef d'État en exercice d'Afrique fait face à des défis majeurs qui nécessitent son arbitrage.
Le séjour prolongé du président camerounais à Genève n'a pas manqué de susciter des questionnements. Si ses proches assurent qu'il a continué à gérer les affaires de l'État depuis la Suisse, traitant "des piles de dossiers et des parapheurs", l'opinion publique s'interroge sur l'effectivité de cette gouvernance à distance.
Le timing de son retour coïncide avec plusieurs échéances importantes. La plus immédiate est la préparation du projet de loi de finances 2025, document crucial qui définira les orientations budgétaires du pays. Mais c'est surtout la perspective du 6 novembre, date marquant le 42e anniversaire de son accession au pouvoir, qui cristallise toutes les attentes.
Une possible apparition publique ? Selon plusieurs sources proches du pouvoir, cette commémoration pourrait être l'occasion d'une rare apparition publique du président. Une hypothèse qui suscite à la fois espoir chez ses partisans et scepticisme chez ses détracteurs, dans un contexte où sa santé fait l'objet de nombreuses spéculations.
Au-delà du symbole, ce retour intervient dans un climat social et politique tendu, comme en témoigne la récente affaire de la torture présumée du musicien Longue Longue, dénoncée par l'opposition. Ces incidents rappellent les défis auxquels fait face le régime en matière de droits humains et de gouvernance.
Pour l'heure, le palais présidentiel maintient le mystère sur l'agenda précis du chef de l'État. Cette discrétion, devenue habituelle, alimente les conjectures sur la réalité du pouvoir au sommet de l'État camerounais.
Qu'il apparaisse ou non le 6 novembre, la question de la succession de Paul Biya reste en filigrane de toutes les analyses politiques. Son retour, plus qu'un simple fait divers protocolaire, s'inscrit dans une réflexion plus large sur l'avenir politique du Cameroun.