C’est un nouveau scandale qui secoue la République. Depuis la fuite d’une note du Ministre en charge des Sport faisant comprendre que le constructeur canadien Magil. Jeune Afrique a livré d’autres aspects de ce dossier tentaculaire qui risque de faire couler plusieurs pontes du régime de Paul Biya.
« De plus, l’entreprise canadienne ajoute qu’elle compte faire prévaloir ses droits en arbitrage après le 5 janvier, pour notamment exiger le paiement immédiat de 10 % du contrat (soit plus de 5,5 milliards de francs CFA, près de 8,4 millions d’euros). « Nous répondrons à cette forfaiture. Car nous avons également des griefs à l’égard de cette multinationale », contre Cyrille Tollo, conseiller technique au ministère des Sports.Point focal dans ce dossier et membre de la task force créée à la présidence pour accélérer les travaux de finition ainsi que du comité technique logé à la primature, ce dernier n’a du reste pas ménagé sa peine. Il a notamment fait le tour des plateaux de télévision, quitte à se voir invectivé par des co-panélistes à cran, criant sans vergogne à une mafia organisée sur « le dos des Camerounais ».Engagée en 2020 pour relayer l’italien Piccini – en conflit avec Yaoundé pour le paiement de 12 milliards de F CFA – sur ce chantier, Magil devait achever l’infrastructure avec le début de la compétition, moyennant un prêt de plus de plus de 55 milliards de F CFA auprès de la Standard Chartered Bank à Londres, avec la garantie de Bpifrance. Au moment de la rupture, Magil a consommé 42 milliards de F CFA, dont 38 milliards issus de l’emprunt et 4 milliards de prêt-relais consentis par le gouvernement en guise d’avance », écrit Jeune Afrique.
« Le prochain épisode d’un feuilleton qui promet d’autres rebondissements se jouera donc en arbitrage à Paris. « Nous ferons valoir nos arguments. Mais nous nous réservons d’actionner des plaintes au civil, au pénal et dans d’autres instances, au regard de ce que l’État camerounais reproche à cette multinationale », expose Cyrille Tollo qui, outre Olembe, évoque une ardoise de 4 milliards de F CFA pour des travaux inachevés sur les voies d’accès au stade de la Réunification de Douala, et l’abandon par Magil de l’aménagement d’un tronçon de la sortie est de Douala, qui lui vaut un contentieux avec le ministère des Travaux publics.Pour achever le complexe d’Olembe, dont le stade principal tarde à être baptisé « Paul Biya », comme le suggèrent ses partisans, Narcisse Mouelle Kombi propose un groupement local constitué des sous-traitants de Magil, sur financement interne, tant que le reliquat de 17 milliards de F CFA du prêt consenti au profit de Magil sera gelé.
Une proposition qui pourrait convenir à Yaoundé, délesté de la pression de l’organisation des prochains Jeux de la solidarité islamique, et dont Olembe devait être l’épicentre. « Nous n’avons aucune chance en 2025 face au Qatar, dont tout le monde a apprécié la qualité des infrastructures durant la coupe du monde. Nous nous reportons à 2028 », affirme Cyrille Tollo. De quoi avoir suffisamment de marge pour achever un chantier qui ressemble pour le moment à un éléphant blanc. », ajoute Jeune Afrique