Une note du gouverneur de la région de l'Ouest en date du 10 juin 2022 laisse croire que de nouvelles attaques terroristes sont en préparation dans cette partie du pays. La ville de Bandjoun est la nouvelle cible des groupes armés qui, selon le gouverneur Augustine Awa Fonka , sont déjà sur place et constituent des cellules dormantes. Le gouverneur invite les préfets de sa circonscription et les membres de l'état-major du gouverneur à "renforcer le dispositif sécuritaire autour des points sensibles ( lieux de culte, marchés, centre d'examens, résidences des autorités, unités de police et de gendarmerie, prison etc".
Les villes de Foumbot, Foumba, Bafoussam, Mbouda, Dschang, Magba, Bandjoun sont principalement visées par les instructions du gouverneur qui ordonne entre autres, le renforcement de la sécurité autour de "certains quartiers qui hébergeaient d'anciens séparatistes".
Ces nouvelles instructions du gouverneurs de la région de l’Ouest interviennent quelques jours après l’incursion meurtrière d’un groupe armée dirigé par « le Général No Pity » soldé par l’assassinat de cinq militaires.
Colère des militaires
Augustine Awa Fonka déplore l’inaction des habitants de la localité qui selon ses propos, ont laissé mourir les militaires qui partageaient leur quotidien.
« Première position, ils commencent à tonner pendant deux à trois heures dans votre village sans une réaction de quelqu'un. Ces gendarmes avec qui vous êtes chaque jour. Vous buvez et vous mangez avec eux. Ils sont là pour vous défendre et vous les laisser se faire tuer de cette manière », a-t-il déclaré avant de se verser dans des propos qui ressemblent à des malédictions mélangées aux menaces. Tous les habitants de Njiptapon qui ont participé indirectement à l’assassinat des militaires camerounais, subiront la colère de Dieu d’après le gouverneur.
Cette version des faits est battue en brèche par les militaires survivants. Presque tous disent avoir obtenu bien avant l’attaque, les informations sur les intentions criminelles de No Pity et ses hommes. Les militaires sur place ont bien été renseignés par les populations.
« Nous qui sommes ici, la population nous parle de tout. On écoute et on rend compte immédiatement », a déclaré un militaire en colère qui ne comprend pas pourquoi ses supérieurs hiérarchiques n’ont pas pris en comptes les informations fournies.
« « Je suis pilote, j'ai reçu tous les renseignements ces endroits. On a rendu compte. Aucune disposition n'a été prise. Maintenant les gars sont attaqués. (...) Pourquoi ils n'ont pas réagi ? on a le droit de se fâcher. Nous sommes au four et au moulin ici. On est comprimé mon chef. », poursuit un autre militaire.
De son côté, le gouverneur continue par menacer les populations locales.
« Vous devez savoir que selon les lois de la République ou selon Dieu, si quelqu'un participe de manière indirecte à ce qui s'est passé, lui aussi est incriminé dans cette affaire. Ne pensez pas que devant Dieu vous serez pardonnés. Si vous échappez à la justice sur cette terre, vous n'allez pas échapper à la justice d'Allah ou de Dieu », a-t-il indiqué.