Telle est l’annonce faite à Yaoundé ce 28 décembre 2022 par le ministre des Transports à l’ouverture des travaux de la 2ème session ordinaire du Comité national de sûreté (Cns) de l’aviation civile pour l’année en cours.
« Le Cameroun accueille l’année prochaine une mission d’audit de sûreté de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) » , a annoncé Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè à l’entame de son discours de circonstance. Il a poursuivi en indiquant que cet audit aura pour but d’évaluer la capacité du Cameroun à assurer une supervision nationale adéquate de ses activités de sûreté de l’aviation civile à travers la mise en œuvre effective des éléments cruciaux d’un système de supervision. Il a ajouté par ailleurs que cette mission vérifiera également le niveau de conformité du système national aux normes et pratiques recommandées de l’Oaci en matière de sûreté de l’aviation civile. Faisant l’état de la situation sur le terrain, le patron des Transports a reconnu que « notre système de sûreté a fait d’immenses progrès ». Il a de ce fait cité « les équipements d’inspection/filtrage, de vidéosurveillance, de contrôle d’accès, la formation des équipes, les brigades cynophiles, les procédures communes mises en œuvre au quotidien » qui sont à ses yeux « les pierres angulaires de la robustesse de notre système de sûreté de l’aviation civile ». Pour preuve, il a évoqué le résultat positif du récent audit effectué en novembre, par des administrations de l’aviation civile de l’Union européenne sur la sûreté du fret, permettant ainsi aux aéroports internationaux de Douala et de Yaoundé-Nsimalen d’obtenir pour la première fois, la validation RA3. Avec cette validation, apprend-on, les pays tiers pourront exporter du cargo par voie aérienne vers l’Union européenne, ce qui est une bouffée d’oxygène pour l’économie camerounaise. Pour autant, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè ne perd pas de vue qu’il y a encore beaucoup de défis à relever avant l’arrivée de la mission de l’Oaci au Cameroun l’année prochaine. Il s’agit pour l’essentiel des menaces, des facteurs exogènes à l’exemple de l’envahissement des domaines aéroportuaires favorisé par une trop grande proximité d’habitations et d’activités diverses principalement à l’aéroport international de Douala. Il en va de même du fait que ces derniers temps, les aéroports ont été le théâtre de la résurgence d’actes malveillants tels que les intrusions sur piste ou à bord des aéronefs, le vandalisme sur les câbles électriques, les lampadaires et les clôtures de sûreté.
Un appel à une synergie d’actions fortes
« Ces actions incluent tant la sécurisation juridique que physique de nos aéroports » a prescrit le patron des Transports. De ce fait, il appelle à une synergie d’actions fortes en vue de régler le problème de l’envahissement aéroportuaire y compris toutes les mesures nécessaires pour disposer de zones tampons autour des aéroports, comme le prévoit la réglementation. Il a aussi indiqué qu’il est impérieux de continuer à sensibiliser tous les acteurs et les populations sur le respect des exigences quant à l’utilisation des terrains autour des aéroports. Dans la même veine, il a appelé tous les services compétents de l’Etat à une mutualisation des efforts dans la mise en œuvre performante des mesures de sureté de l’aviation civile. Il a en outre confié qu’il fondait bon espoir sur le suivi des recommandations de la dernière réunion du Cns, la revue de la situation de la sûreté sur les aéroports, les menaces émergentes et bien d’autres sujets inscrits à l’ordre du jour, car ils permettront de poursuivre l’amélioration du niveau de Sûreté et de Sécurité des aéroports. Avant de déclarer ouverts les travaux de la session, il a invité tous les acteurs à s’investir pleinement en vue de trouver des solutions à toutes les préoccupations portant sur le système de sûreté de l’aviation civile. Il a bien entendu rappelé comme un encouragement à plus de vigilance de la part des membres du Cns. Il faut par ailleurs relever que le ministre était accompagné du ministre aux Transports, Zakariaou Njoya. Le président du Cns a aussi invité l'assistance à se lever pour observer une minute de silence en mémoire de Paul Maximin Nkoue Nkongo, ancien ministre et président du Conseil d’administration de la Ccaa (Cameroon civil aviation authority) qui est décédé le 22 décembre 2022.