La mort du prélat dans des circonstances non élucidées jusqu'ici continuer d'attrister les populations de ce village de la Mefou et Akono.
Le ciel est resté nuageux à Owen, village situé près de Mbankomo à quelques encablures de Yaoundé hier, jeudi 3 août 2017. Pas de soleil ni de pluie en ce jour où la communauté chrétienne catholique enterrait Monseigneur Jean Marie Benoit Bala, un de ses fils à Bafia où il a servi comme évêque du Diocèse de la ville pendant 14 ans. « Cette journée, c’est une journée triste, c’est pour cela qu’il n’y a même pas de soleil », confie un habitant de la localité au reporter d’Equinoxe Télévision.
Cette atmosphère, apprend-on prévaut depuis l’annonce de la disparition mystérieuse du prélat, le 31 mai 2017. « Ce deuil nous a vivement frappés, ça a irrité mais comme ils savent le dire, quand il y a la douleur, le front est quelque peu serré. Malgré la force spirituelle, le corps est toujours faillible », déplore un autre habitant. Théophile Nzongouet, un des frères du disparu qui n’a pas eu la « force » d’effectuer le déplacement de Bafia dit ne pas comprendre le silence de l’Etat face à cet « assassinat ». Sa colère est débordante. « Si vous perdez un membre de votre famille décédé de cette façon là et jusque-là sans suite, vous voulez que je vous dise quoi ? Le Gouvernement est tranquille, il ne dit rien. Si on veut, on me tue aussi mais je sais qu’il a été assassiné, il n’est pas tombé dans l’eau comme on l’a dit », soutient le vieil homme complètement attristé.
Sa colère est d’autant plus prononcée que Monseigneur Jean Marie Benoit Bala était annoncé dans son village pour célébrer une messe de requiem en mémoire des défunts de sa famille la semaine même où son corps a été repêché dans les eaux de la Sanaga. Un office religieux qu’il ne tiendra finalement jamais. Les villageois pleurent notamment un homme affable avec qui ils partageaient de bons moments à chaque fois qu’il venait leur rendre visite.
Le prélat de 58 ans porté à la tête du Diocèse de Bafia en 2003 a été inhumé en présence de Laurent Esso, Ministre d’Etat, ministre de la Justice, représentant personnel du Chef de l’Etat qui l’a élevé au rang de Chevalier de l’ordre de la valeur à titre posthume. Mais le membre du Gouvernement aura passé une salle journée dans le Chef-lieu du Mbam et Inoubou, hué par les populations marquées négativement par l’attitude du Gouvernement depuis la mort tragique de leur berger.