L'honorable Cavaye Yeguié Djibril a été réélu président de l'Assemblée nationale du Cameroun ce mardi 18 mars 2025. Lors de la séance plénière, sur 137 électeurs, 125 députés ont voté en sa faveur, avec 12 votes nuls, confirmant ainsi les prédictions que Camerounnweb.com avait annoncées plus tôt dans la journée.


Cette réélection s'inscrit dans la continuité politique voulue par le président Paul Biya, qui a instruit le maintien de Cavaye Yeguié Djibril, 85 ans, à la présidence du bureau de l'Assemblée nationale. Selon nos informations, cette directive présidentielle ne concerne pas uniquement le président du Perchoir, mais s'étend à l'ensemble des membres du bureau qui seront également reconduits dans leurs fonctions respectives.

Cavaye Yeguié Djibril préside l'Assemblée nationale camerounaise depuis 1992, ce qui représente plus de trois décennies à la tête de l'institution législative. Malgré les critiques récurrentes liées à son âge avancé et à sa longévité au poste, l'homme politique originaire de l'Extrême-Nord bénéficie toujours de la confiance du chef de l'État et de la majorité parlementaire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir.


Cette reconduction s'inscrit dans un schéma similaire à celui observé au Sénat, où Marcel Niat Njifenji, 91 ans, devrait également conserver son fauteuil de président, renforçant ainsi la stabilité des institutions législatives à l'approche des échéances électorales cruciales.

La reconduction de Cavaye Yeguié Djibril est analysée par les observateurs comme un choix stratégique du pouvoir en place, à sept mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025. En effet, le président de l'Assemblée nationale dispose d'une influence considérable dans sa région d'origine, l'Extrême-Nord, qui représente un important réservoir de voix pour le scrutin présidentiel.


La première session ordinaire du Parlement camerounais, qui s'est ouverte le 11 mars 2025, va bien au-delà de la simple élection des bureaux. De nombreux défis attendent les députés et sénateurs durant ce mois de travaux parlementaires.

Parmi les questions prioritaires figurent la publication controversée de la liste électorale, la révision du Code électoral réclamée par l'opposition, l'inflation galopante qui a atteint 5,3% en janvier contre un objectif gouvernemental de 4%, les problèmes récurrents de connexion internet, la gestion des ordures ménagères dans les grandes villes, et l'accès à l'eau potable et à l'électricité.

Dans le domaine de l'éducation, la situation des enseignants d'université et la dette académique accumulée entre 2000 et 2021 constituent également des sujets brûlants qui devraient être abordés durant cette session.