Actualités of Thursday, 29 September 2016

Source: cameroon-info.net

On est convaincu que c’est le blanc qui a la solution - Me Jean-Bernard Keou

Me Jean-Bernard Keou, avocat au barreau du Cameroun Me Jean-Bernard Keou, avocat au barreau du Cameroun

Dans son numéro 2277, le quotidien Le Jour rapporte l’entretien qu’il a eu avec Me Jean-Bernard Keou, avocat au barreau du Cameroun. Celui-ci a défendu Thierry Michel Atangana aux côtés de Me Éric Dupond-Moretti. Au cours de cet échange avec nos confrères, celui-ci explique le phénomène des avocats français dans les affaires de l’Opération Épervier.

Sur le fait que les avocats français soient très présents dans les affaires des anciennes pontes du régime, Me Jean-Bernard Keou déclare que «c’est un phénomène qui n’est pas propre à la justice. Tout est importé chez nous. On ne fait pas confiance aux produits locaux. C’est une forme de complexe. On est convaincu que c’est le blanc qui a la solution pour tous les problèmes. C’est valable pour le football, pour ne citer que ce secteur, où on ne fait confiance qu’aux entraineurs étrangers.

Maintenant il faut reconnaître que la présence d’un avocat étranger dans une procédure comme celles qu’on retrouve dans l’Opération Epervier donne une dimension internationale au procès. Si un Dupond-Moretti organise une conférence de presse dans mon cabinet, celle-ci sera plus courue qu’une conférence de presse que j’organiserai au même lieu. Je le dis pour le déplorer».

Et, sur les raisons qui poussent les avocats français à défendre les prisonniers de luxe, l’avocat au barreau déclare que, «généralement, ils sont mieux payés que nous. À tort ou à raison, ils pensent que les anciennes pontes du régime ont un trésor de guerre planqué un peu partout et qu’ils peuvent être payés à prix d’or, d’une part.

D’autre part, les clients qui les sollicitent sont convaincus que ces confrères étrangers ont des pouvoirs presque surnaturels et d’un coup de baguette magique ils peuvent briser les chaînes pour les remettre en liberté. C’est un phénomène à déplorer. Car, ce sont les locaux qui abattent tout le travail de l’entame de la procédure jusqu’au jugement où ils n’arrivent parfois que pour planter le décor».