C’est une critique en règle du travail des médias internationaux dont Radio France Internationale (Rfi) qui lui a donné la parole dans le cadre de son émission le débat africain diffusé le dimanche 22 novembre 2015. Au cours de cette édition consacrée aux derniers attentats terroristes perpétrés en France et en Afrique, Jean Emmanuel Pondi, le secrétaire général de l’Université de Yaoundé I s’est insurgé contre la nouvelle appellation de Boko Haram. Pour lui, c’est une incongruité.
Une aberration aux plans juridique et diplomatique «(…) Il y a des termes qui sont utilisés. On entend Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Sur le plan juridique ça n’existe pas. Parce qu’il n’y a pas d’Etat. Sur le plan diplomatique, il n’y a pas de procédure de reconnaissance d’un Etat qu’on appelle Etat islamique. Donc aux plans juridique et diplomatique, cette formule ne correspond strictement à rien».
Le chef du Département de Politique internationale à l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (Iric) croit que c’est une «formule» utilisée et imposée dans les subconscients. «Parce qu’en réalité c’est une sorte d’imposition culturelle, sémantique. On veut à tout prix que Boko Haram soit rebaptisé de gré ou de force comme Etat islamique», croit l’universitaire.
L’ancien directeur soutient que l’on est parti sur des bases fausses. Pour lui, quand tel est le cas «il y a problème on doit se poser la question de savoir: est-ce qu’on peut se poser les bonnes questions avec des outils qui sont déjà des outils approximatifs ? Et deuxièmement quel est l’objectif final qui est recherché dans tout ça ?»