• La libération de Basile Atangana Kouna fait du bruit
• Pour quelles raisons a-t-il été libéré ?
• Ce n’est pas par tribalisme selon Me Christian Bomo Ntimbane
L’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie Basile Atangana Kouna – arrêté grâce à l’Opération Epervier – a été remis en liberté il y a quelques jours après avoir payé le montant qu’on lui reproche d’avoir détourné des caisses de l’Etat. Il est estimé à plus d’un milliard de francs CFA.
Depuis, les citoyens et les observateurs se demandent pourquoi le sieur Basile Atangana Kouna a été libéré et pas les autres ? Bénéficie-t-il d’un jugement de faveur contrairement aux ministres arrêtés dans le cadre de la même opération et toujours en prison ?
Le tribalisme n’est-il pas de nouveau en question ? Me Christian Bomo Ntimbane a répondu à toutes ces questions dans un texte publié sur sa page Facebook dimanche le 31 juillet 2022 que la rédaction de CamerounWeb vous propose de découvrir.
ARRÊTEZ UN TANT SOIT PEU AVEC LE TRIBALISME !
Monsieur Basile Atangana Kouna n'a pas été libéré parce qu'il est beti. Mais parce qu'il a remboursé le corps du délit comme le prévoit la loi.
Si c'était une affaire de tribalisme, le plus grand contingent des victimes de l'opération juridico- politique baptisée Épervier ne serait pas ekang-beti, au point où certains y ont même vu une entreprise d'épuration de la crème intellectuelle et administrative du peuple ekang-beti.
Ceux qui ont clairement bénéficié des faveurs dans leur mise au large, sans avoir eu à rembourser quoi que ce soit, ne sont pas ekang-beti. Il s'agit de messieurs Yves Michel Fotso, ancien directeur général de la Camair Inoni Éphrem, ancien Premier ministre, Dayas Mounoume, ancien DG du port autonome, respectivement originaire de l'Ouest, du Sud- Ouest et du littoral.
Ceux qui évoqueront le cas Essimi Menye, l'ancien ministre des Ffinances constateront bien qu'il a été évacué à l'étranger alors qu'il ne faisait pas encore l'objet de poursuites ou de quelconques détentions.
Encore que, pour n'avoir pas déféré aux convocations de la justice après son évacuation, il a été condamné à vie. A titre de rappel, voici la liste de quelques noms d'anciens directeurs généraux et ministres ekang-beti lourdement condamnés ou encore en détention :
1- Ondo Ndong, ancien DG Feicom
2- Gilles Roger Belinga, ancien DG Sic
3- Polycarpe Abah Abah, ancien ministre de l'Economie et des Finances
4- Joseph Edou, ancien DG crédit foncier
5- Jean-Marie Atangana Mebara, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, SG de la présidence
6- Urbain Olanguena, ancien ministre de la Santé
7- Jean- Baptiste Nguini Effa, ancien DG SCDP
8- William Solo, ancien Directeur général Camwater
9- Beh Mengue, ancien Directeur général Art
10- Professeur Bekolo Ebe,ancien recteur
11- Dieudonné Oyono, ancien recteur
12- Edgar Alain Mebe Ngo'o ancien ministre de la défense et des transports
13- Ntongo Onguene, ancien DG des Adc
Ceux condamnés libérés ou décédés en prison :
14- Professeur Titus Edzoa, ancien ministre de la Santé, secrétaire général à la présidence, sorti après avoir purgé 17 ans de prison
15.- Pierre Désiré Engo, ancien ministre du Plan, ancien Directeur général de la CNPS, libéré provisoirement après 15 ans de prison et toujours poursuivi
16- Jérôme Mendouga, ancien ambassadeur du Cameroun aux USA décédé en prison
17- Henri Engoulou, ancien ministre délégué aux Finances décédé en prison
18- Professeur Gervais Mendo Ze, ancien ministre à la Communication, ancien Directeur Général de la CRTV, décédé en prison
19- Paulin Abono, ancien secrétaire d'Etat aux Travaux publics, sorti après avoir purgé une peine de plus de 10 ans.