• La grève ne profite à personne
• Elle paralyse le système éducatif
• L’opération 'craie morte' nuit beaucoup plus aux élèves
Le personnel enseignant au Cameroun a démarré depuis le 25 avril 2022 une énième opération "craie morte" pour forcer les pouvoirs publics à prendre une décision en leur faveur, notamment en acceptant leurs différentes revendications.
La raison qui sous-tend la grève du mouvement des enseignants "On a trop supporté" (OTS) n’est pas nouvelle. Leurs réclamations portent sur le non-paiement de la dette, de l’automatisation des actes de carrière et de la révision et l’application du statut particulier.
En réalité, la dette est évaluée à plus de 180 milliards de francs CFA. Mais le gouvernement n’a reconnu que 121 milliards. Cependant, une seule véritable question taraude l’esprit de Joseph Ateba, porte-parole du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Et il l’a posée sur sa page Facebook.
« Face à la persistance du mouvement OTS, le gouvernement prendra-t-il ses responsabilités en apportant des réponses appropriées aux revendications des enseignants où alors sacrifiera-t-il les apprenants en optant pour une année scolaire bâclée ? ».
Pour être précis, dès la fin du mois de mars 2022, les 20 449 enseignants qui ne touchaient que les deux tiers de leurs salaires, ont commencé à le percevoir entièrement, selon le ministère des Finances. La source indique que les 5 289 enseignants qui ne recevaient pas jusqu’ici l’indemnité de non-logement, ont commencé à la recevoir. Preuve pour neuf, des lignes ont été bougées, mais c’est toujours insuffisant aux yeux des enseignants.
Il y a quelques jours, l’homme politique Gérard Kuissu a fait une déclaration : « Les enseignants ont bu. Maintenant que la coupe est vide, il n’y a plus rien à perdre. Les enseignants montrent que c’est chaque corps qui va se battre. Ils suivent en cela les anglophones. Que les footballeurs regardent les présidents croquer leurs efforts. Que les infirmiers continuent de se contenter des miettes pendant que les médecins travaillent jusqu’à après la retraite et passent leurs vacances à l’étranger. Que les greffiers se contentent des miettes quand les magistrats vont faire les courses à Dubaï. Que les agents des communes dorment pendant que le maire et les conseillers municipaux se partagent les terrains ».