Actualités of Friday, 7 September 2018

Source: actucameroun.com

Opération ‘jeudi propre’: les populations font la résistance à Ngaoundéré

La réactivation de l’opération ‘’Ngaoundéré ville propre et salubre’’ a du mal à passer. La réactivation de l’opération ‘’Ngaoundéré ville propre et salubre’’ a du mal à passer.

La réactivation de l’opération ‘’Ngaoundéré ville propre et salubre’’ le 16 août dernier laissait présager un changement de paradigme et le retour de la salubrité dans les quartiers de la ville de Ngaoundéré, mais sur le terrain, les quartiers continuent de croupir sous les poids des immondices.

L’exemple donné par le préfet de la Vina, Luc Ndongo, le 16 août en relançant l’opération d’assainissement de la ville sonnait pour les populations comme une bouffée d’oxygène. Trois semaines après la relance de cette opération, rien ne semble changer dans les habitudes des populations de la cité capitale de la région dite château d’eau du Cameroun. Un tour dans les quartiers de la ville permet tout de suite aux visiteurs de se rendre compte de la quantité d’ordures ménagères. Les bacs à ordures de la société d’hygiène et de salubrité placés croulent sous le poids des immondices.

Dans l’arrondissement de Ngaoundéré 2ème, les quartiers Bamoun, Sabongari-Gare, Joli Soir, au carrefour Jean Congo, carrefour tissu et même au niveau du stade Ndoumbé Oumar, les déchets ont envahi les espaces. Le paradoxe de cette situation, c’est qu’aux carrefours tissu, Jean Congo et autour du stade Ndoumbé Oumar se trouvent des espaces marchands où les Bayam-Sellam excellent dans ce désordre.

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«Nous sommes dépassés par la situation, mais on ne sait où aller puisque c’est ici qu’il y a plus de clients. Nous faisons des efforts de déposer les ordures dans les bacs, mais souvent ça passe plus de trois jours sans être vidés. Ce qui vous donne l’impression que nous sommes insensibles à ces déchets. Nous sommes bien conscients, mais on est aussi dépassés», confie Madelène, Bayam-sellam au carrefour Jean Congo.

Les vivres vendus dans ces coins de la ville qui cohabitent avec les déchets sont loin d’être exempts de germes de maladies ce d’autant plus qu’après décomposition des matières organiques, les eaux usées ruissellent aisément dans les quartiers. Bien que des cas de choléra ne soient pas déclarés dans la région, notamment dans la ville de Ngaoundéré, l’état de salubrité laisse à désirer. Certains usagers ont même trouvé d’autres moyens de contourner ces secteurs.

«Sauf cas de force majeure, sinon je contourne. Le secteur du carrefour Jean Congo est reconnu pour ses tas d’immondices avec des odeurs nauséabondes. Je me demande comment ceux qui exercent les activités commerciales dans ces conditions font pour supporter cette puanteur toute la journée», lâche Hassoumi, un habitant de la ville de Ngaoundéré.

Que dire du curage des caniveaux dans la ville ? Sur l’axe gare-voyageurs stade Ndoumbé Oumar, les caniveaux ont été totalement bouchés. Conséquences, lorsqu’il pleut, les eaux envahissent la voie publique. Et les petites voitures, à une certaine intensité de la pluie ne peuvent plus circuler. «Lorsqu’il pleut à Ngaoundéré, l’axe de la gare voyageurs se trouve envahie par les eaux par manque de système de drainage. Les ouvrages d’évacuation ont été bouchés par les déchets plastiques. C’est encore plus grave si vous voulez virez pour arriver au projet Cheque Santé. Là, il faut s’armer de patience», témoigne Siko, automobiliste.

Sur cette ligne, résoudre le problème de drainage des eaux reviendrait selon les dires des riverains à refaire totalement les caniveaux. Le remblayage ayant atteint un niveau où même leur curage sera juste une solution temporaire.

Dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3ème, le décor est pratiquement le même. Entre caniveaux bouchés et envahit par les herbes de plus d’un mètre de hauteur et les ordures qui inondent les quartiers. A partir de la guérite jusqu’à la mairie, les caniveaux construits de part et d’autre de la route nationale N°1 sont totalement envahis par les herbes.

La politique d’assainissement des quartiers de la ville à travers l’opération « Jeudi Propre » a encore du pain sur la planche pour se traduire dans des actes concrets. Le préfet de la Vina en réactualisant l’opération avait laissé entendre que des descentes seront effectués dans les quartiers afin de sanctionner les contrevenants. Une mesure qui tarde encore à se matérialiser sur le terrain. Les habitants continuent de voir le « jeudi propre » comme une matinée de repos en attendant l’heure d’ouverture des commerces et autres services à 10h.

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Si dans les services publics, les agents d’entretien s’activent chaque jeudi matin pour mettre la propreté, dans les quartiers, les populations continuent d’attendre HYSACAM pour faire la propreté.

Cette opération qui implique la prison centrale de Ngaoundéré, les mairies et l’autorité administrative devrait permettre de donner à Ngaoundéré une nouvelle image. En attendant l’évaluation et la distinction des quartiers et services les plus salubres de la ville en décembre prochain, sur le terrain, les choses sont encore très timides.