Paul Biya va-t-il enfin discuter avec les groupes armés terroristes qui ensanglantent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ? La question refait surface face à la recrudescence des assassinats contre civils et corps habillés dans cette partie du pays. Le dernier drame qui relance le débat est l’assassinat public de deux civils soupçonnés par les groupes séparatistes d’être des espions du régime de Yaoundé. Lors de l’émission Libre Expression du dimanche 08 octobre 2023 sur Info Tv, l’universitaire Mathias Eric Owona Nguini s’oppose à toute négociation avec les groupes armées séparatistes qu’il qualifie de terroristes.
« Le gouvernement camerounais n’a aucun intérêt à discuter avec quelques mouvements armés. On ne doit pas négocier avec des terroristes. Négocier avec des personnes qui prennent des armes pour poser des revendications, c’est un très mauvais message qu’on passe, et je dois vous dire que le Cameroun est un pays complexe. Tout le monde pourra désormais prendre des armes pour revendiquer. Si on cède à ce chantage, on ne pourra plus en sortir », a-t-il déclaré.
Cet avis n’est pas partagé par le professeur Charlemagne Messanga Nyamding. L’universitaire est plutôt favorable au règlement de la crise au Noso par des voies pacifiques.
« Partout dans le monde, les gouvernements négocient avec les terroristes. Le président Paul Biya a déjà négocié avec des terroristes. Moi je suis pour que le gouvernement engage des négociations avec les terroristes anglophones », répond Charlemagne Messanga Nyamding
Maurice Kamto
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a également dénoncé ce qu’il appelle la barbarie et appelle à un dialogue politique véritable.
« Insoutenable. Inacceptable. Ce 4/10/2023, deux civils exécutés en plein jour à Guzang dans la région du Nord-Ouest du Cameroun. La barbarie s’est surpassée. Le pays se meurt. Condoléances aux familles éprouvées. Vivement un dialogue politique véritable », a déclaré l’homme politique.
Le dialogue, Paul Biya l’avait initié en 2019. Il n’a pas empêché la poursuite des assassinats dans les régions du Nord-Ouest du Sud-Ouest du Cameroun. Le régime de Yaoundé selon des sources serait divisé par rapport à l’attitude à adopter face aux groupes terroristes qui endeuillent les populations du Noso. Si certaines personnalités comme le premier ministre Joseph Dion Ngute croient encore à une résolution de la crise au Noso par des moyens pacifiques, d’autres barons du régime ne jurent que par l’option militaire que semble valider le président de la République Paul Biya.