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Actualités of Wednesday, 23 August 2023

Source: www.camerounweb.com

Péril sur la prochaine rentrée scolaire et déscolarisation en perspective dans l'Adamaoua

Plusieurs chamboulements dans l'agenda académique Plusieurs chamboulements dans l'agenda académique

Par une lettre du 13 juillet 2023, le Délégué Régional des Enseignements Secondaires de l'Adamaoua annonçait la suppression de la mi-temps tout en maintenant les effectifs des élèves à 50 par salle. Il est à noter qu'avant la pandémie de la COVD-19, les effectifs moyens étaient de 80 élèves par salles de classe. Entre temps, les effectifs ont doublé dans les établissements.

Pour respecter ces instructions, les établissements publics ne peuvent qu'accueillir la moitié des effectifs actuels. Les chefs d'établissement ont déjà signifié aux parents la non possibilité des recrutements de nouveaux élèves pour l'année scolaire prochaine. D'où les cris de détresse des parents d'élèves qui ne savent pas où mettre la tête en cette veille de rentrée. La situation est d'autant alarmante que les infrastructures en salles de classe ne connaissent pas d'évolution et la création et transformation des nouveaux établissements sont statiques depuis des années. Entre temps la vie devient de plus en plus chère rendant impossible l'inscription des enfants dans les établissements privés qui ne sont pas à la bourse des familles moyennes car les pensions varient en moyenne autour de 120 000Fcfa à 150 000Fcfa.

Il faut noter que l'Adamaoua appartient à la ZEP (Zone d'Education Prioritaire) où les taux de scolarisation sont les plus faibles du pays. Par cette décision de limiter les effectifs à 50 et d'interdire les recrutements des nouveaux élèves dans les établissements publics, ce sont des milliers d'enfants des plus pauvres qui vont se voir refuser l'accès à l'éducation créant davantage une inégalité d'accès à l'éducation et à l'emploi. Avec comme corolaire de cette déscolarisation la consommation de la drogue par les enfants non scolarisés, le banditisme, la recrudescence des agressions, de la prostitution...

L'éducation est l'une des fonctions régaliennes de l'Etat, il doit offrir à tous les camerounais la possibilité d'avoir accès à l'éducation. Cette limitation des effectifs est une violation des droits à l'éducation. Elle constitue un facteur de déperdition et de déscolarisation dans une région sous scolarisée comme l'Adamaoua. Les établissements privés doivent être une option à ceux qui ont les moyens et non une imposition à des parents qui n'ont pas le nécessaire vital. Alors, les responsables de l’éducation ne doivent pas être les acteurs du recul de l'éducation dans l'Adamaoua, mais doivent travailler pour augmenter le pourcentage des enfants scolarisés.

Il est important de soulager les parents les plus pauvres en ramenant les effectifs à 80 élèves par salles, la création et la transformation des nouveaux établissements, la construction des nouvelles salles de classe, la mise à disposition des établissements des nouveaux enseignants pour une éducation pour tous afin de favoriser le développement de l'Adamaoua.