L’on en sait un peu plus sur les raisons du boycott par les sénateurs du Social Democratic Front (SDF) de la plénière du 26 novembre dernier. Une séance consacrée aux questions orales aux membres du gouvernement qui était officiellement programmée à 14 heures au Palais des congrès. Selon le groupe parlementaire de ce parti de l’opposition, c’est «le constat établi du mépris et du piétinement des institutions (en l’occurrence la chambre haute du Parlement)» par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui expliquerait ce boycott.

Selon le communiqué de presse du SDF, relayé par le quotidien Mutations dans son édition en kiosque vendredi 11 décembre 2015, la plénière initialement prévue à 14 heures, a été renvoyée à 17 heures 30 minutes. Un report imputable au RDPC. D’après le SDF, «contre toute attente, sous le prétexte d’une réunion conjointe des groupes parlementaires RDPC du Sénat et de l’Assemblée Nationale, c’est plutôt le Comité central du RDPC, sous la conduite de son secrétaire général (…) qui est venu occuper l’hémicycle de 10 heures jusqu’à 14 heures 40 environ».

Le groupe parlementaire du SDF au Sénat ajoute que «c’est après avoir démesurément exploité et abandonné l’hémicycle dans un état désordonné et piteux, transformé le grand hall en salle de banquet d’une part, et d’autre part, en foire exposition-vente du matériel du parti (RDPC, Ndlr) que les participants sont passés à un copieux festin agrémenté de boissons de toutes sorte dont les alcools».

Et le communiqué de poursuivre: «c’est donc dans ces conditions sordides, qu’après une longue et fastidieuse attente, les sénateurs du Sdf apprendront de manière informelle que la séance plénière initialement prévue à 14 h 00 est renvoyée à 17 heures 30, le temps pour les fêtards d’achever leur «détente» et de remettre la salle en ordre». Le même texte précise que c’est sur ces entrefaites que les sénateurs Sdf «ont résolu de boycotter cette séance (…) désormais organisée à l’emporte-pièce, et devant se tenir dans des conditions peu orthodoxes, à savoir entres autres, sous l’influence des effets des alcools», peut-on lire dans Mutations.

Le groupe parlementaire du SDF qui «condamne cette forfaiture avec la dernière énergie (…) exhorte le chef de l’Etat à faire veiller au strict respect de l’ordre républicain et rappeler à l’ordre les auteurs et les complices de ce genre de dérive». Par ailleurs, le Sdf «appelle les dirigeants du Sénat à plus de responsabilité et de discernement dans la gestion de cette haute institution» et «demande aux responsables du RDPC de mettre un terme à l’amalgame et de présenter des excuses à la nation», apprend-on dans le journal à capitaux privés.