Convoquée pour le 14 novembre, la session parlementaire ne va pas seulement servir à voter le budget du prochain exercice.
Les présidents du Sénat, Marcel Niat Njifenji et de l’Assemblée Nationale, Cavaye Yeguié Djibril, ont convoqué la session parlementaire pour les deux chambres le 14 novembre 2017. Les travaux vont déboucher sur l’adoption du budget de l’Etat pour l’exercice 2018. Celui de l’année en cours est de 4373,8 milliards de FCFA. Les analystes prévoient une légère hausse.
Pour cette dernière session de l’année 2017, sénateurs et députés vont aussi débattre des questions d’actualité. Au premier rang desquelles la crise anglophone. La situation n’a pas vraiment évolué dans le bon sens depuis la dernière session tenue au mois de juin.
Bien au contraire, la crise s’enlise et se radicalise même. La preuve avec l’assassinat d’un gendarme le 6 novembre à Jakiri dans le Nord-Ouest, par des activistes venus pour semer la terreur au lycée technique de la ville avant l’intervention des forces de l’ordre.
Cet acte odieux intervient après plusieurs explosions de bombes artisanales dans la même région de l’Extrême-Nord. Une situation qui démontre que les gestes de bonne volonté multipliés par le gouvernement (libération des prisonniers, descentes sur le terrain, concertations, nominations de ressortissants des régions anglophones etc.), la crise peine à trouver une solution.
Le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, leader de l’opposition, entend d’ailleurs exiger l’ouverture d’une enquête au sujet de ce qu’il considère comme les violences exercées par l’armée lors des revendications du 1er octobre dernier. Manifestations qui ont fait officiellement une dizaine de morts et plusieurs blessés.
Les parlementaires pourraient également aborder la question du Code électorale à la veille d’une année 2018 qui connaitra l’organisation des élections générales. Ceci pourrait ainsi donner une idée du calendrier électoral. A ce sujet, l’UDC d’Adamou Ndam Njoya espère obtenir une révision de la Constitution pour la limiter le nombre de mandats présidentiels et les ramener à cinq ans. Selon l’alinéa 2 de l’Article 6 de la Loi fondamentale en vigueur, « le
Président de la République est élu pour un mandat de sept (7) ans. Il est rééligible ». Une disposition que l’opposition qualifie d’antidémocratique.