Actualités of Tuesday, 28 June 2016

Source: lanouvelleexpression.info

Passeport diplomatique: Les députés menacent le MINREX

Lejeune Mbella Mbella Lejeune Mbella Mbella

La Représentation nationale a à nouveau demandé avec insistance l’octroi de ce document au Ministre des Relations Extérieures.

Lejeune Mbella Mbella aurait pu s’étaler de tout son long n’eut été un dernier reflexe de stabilisation. C’était ce vendredi 24 juin 2016 à la tribune de l’Assemblée nationale. L’une des causes de cette perte d’équilibre, un échange corsé entre le Minrex et certains députés du Social democratic front (Sdf).

Ces derniers à force d’arguments de tout genre, réclamaient la délivrance de passeport diplomatique aux députés. Pour ce sujet, la Représentation nationale s’est à nouveau voulue unie. Chapelles politiques confondues.

C’est le questeur Awudu Mbaya du groupe parlementaire Sdf qui va lancer les hostilités. Alors que la discussion générale portait sur le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’Accord entre le Cameroun et l’Italie relatif à l’exemption réciproque de l’obligation de visa court séjour, le député va faire une digression. « Monsieur le Ministre quel est le crime que nous avons commis ? Ce n’est pas parce qu’à l’époque il y a eu quelques incidents que tous les députés doivent être punis.

Dans votre ministère, les chefs de service et parfois leur famille ont les passeports diplomatiques et pourquoi pas nous ? Nous qui partageons le pouvoir souverain avec le Chef de l’Etat ne l’avons pas. Monsieur le Ministre les parlementaires veulent avoir accès au Passeport diplomatique » a mordicus affirmé le député. Un plaidoyer qui a même pris des allures de chantage entre les mains de l’Union des populations du Cameroun (Upc). Le député Robert Bapooh Lipot n’a en effet pas dédaigné la « menace » lors de son adresse au Minrex.

« Il semblerait que les députés ont perdu ce droit à cause d’un manquement. Je veux bien qu’on soit très juste avec les députés. Mais Monsieur le Ministre qu’est-ce que nous ne donnons pas chaque jour au gouvernement ? Adopted, adopted, adopted. La position de force qui est la nôtre exige que si d’ici novembre nous n’avons pas une réponse une réparation à cette injustice criarde, nous n’allons pas adopter le budget du ministère des relations extérieur. Ce n’est qu’une question de justice.

Monsieur le Ministre des Relations extérieures, prenez l’engagement de ramener avec vous en novembre les passeports diplomatiques des députés » a de fait menacé le député Upc, sous l’acclamation des autres députés. Le groupe parlementaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) y compris.

Toutefois, la réponse du gouvernement à cette éternelle question des passeports diplomatiques n’a pas changé d’un iota. En effet, le Ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella avait déjà affirmé au cours de la session de novembre 2015 que cette préoccupation devait être portée à l’attention du Chef de l’Etat. En outre « le plaidoyer en faveur du passeport diplomatique, a été abordé au cours de différentes législatures. J’ai été un peu embêté par le fait que certains fassent du chantage.

Si c’est un droit vous ne devez pas vous placer dans une posture de « chantage ». Par ce que vous faites des largesses au gouvernement. Honnêtement je ne peux pas prendre sur moi de vous promettre qu’en novembre je vous ramènerai le droit à ces passeports. Mais je me fais le devoir de répercuter de manière fidèle votre sentiment et votre état d’âme » a soutenu le Minrex qui ne renie manifestement pas la langue de bois.

Le problème demeure entier

Cet échange entre la Représentation nationale et le Ministre des Relations extérieures n’est pas nouveau. Il se veut même omniprésent depuis que l’accès aux passeports diplomatique a été restreint notamment aux membres des Bureaux du parlement en janvier 2005. L’on se rappelle en effet que les députés ont été notifiés du retrait de leur passeport diplomatique suite à une instruction du ministre des Relations extérieures de cette époque, Laurent Esso. Ce dernier justifiait particulièrement sa décision par les abus et le trafic organisé dans la délivrance de ce document.