La relation entre ce tiktokeur et la pygmée défraie la chronique. Elle attire également l’attention de Jacques Jorel Zang qui félicite le changement constaté.

Honnêtement, je m'en fous que ce "couple" soit juste du buzz. Ce qui me plaît davantage dans leur duo, c'est la perception évolutive qui se dégage par rapport à l'image du pygmée dans le subconscient collectif.

Aujourd’hui, beaucoup se rendent compte que nos compatriotes pygmées ne se réduisent pas seulement à des Camerounais qui ne vivent que de la chasse et de la cueillette, comme on a passé le temps à nous faire gober depuis les bancs mais que ce sont des Camerounais authentiques qui peuvent tout aussi vivre et s'adapter dans tout environnement tout en gardant leur authenticité avec la nature. Cette authenticité que nous avons tous perdue à part eux.

J'ai écouté notre sœur Inna s'exprimer et je peux dire qu'elle s'exprime mieux que beaucoup de citadins, pourtant elle n'a pas fait les bancs comme nous. Cela voudrait dire que ce sont des Camerounais qui ont une capacité d'adaptation exceptionnelle et c'est vraiment non seulement à souligner mais surtout à applaudir. De la forêt à la lumière, notre sœur et compatriote Inna représente aujourd'hui tout un symbole et un symbole national.

Symbole parce qu'à travers son histoire, on se rend davantage compte que tout est possible sur cette terre pour chacun de nous et que vous pouvez quitter de zéro à héros. Symbole national ensuite, car très longtemps, nos compatriotes pygmées ont vécu sous le poids d'une marginalisation extrême au Cameroun à tel point que certains même les considéraient comme des "sous-hommes" alors que c'est même eux les tous premiers Camerounais et les authentiques, car nous tous les autres ont vient d'ailleurs.

Les pygmées sont les tous premiers Camerounais et à ce juste titre, ils méritent davantage plus de valorisations et de considérations autant des pouvoirs publics que des autres peuples que nous sommes. Que les pouvoirs publics et les différentes associations au Cameroun se penchent davantage sur leur situation, car ils nous ont tant prouvé qu'ils ont de la matière grise à revendre et par conséquent, ils ont leur mot à dire dans la bonne marche du pays et doivent donc avoir plus de représentativité dans les prises de décisions et cela passe par la scolarisation de ceux parmi eux qui voudront bien développer leurs capacités intellectuelles.

Je rêve de voir des pygmées à des hauts postes comme par exemple les aborigènes dans beaucoup de pays développés qui commencent à être plus représentatifs dans la société mondiale qu'il y a 50 ans. À Patrice Wogha, un grand merci pour cette mise en lumière. La voir sourire et épanouie dans cette "nouvelle vie" est déjà une très belle chose. Continue juste à jouer ce beau rôle dans sa vie et que sa lumière soit davantage éclatante de succès et de réussite.