Dans un entretien exclusif à Jeune Afrique, Patricia Tomaïno Ndam Njoya, présidente de l’UDC et maire de Foumban, a exprimé son opposition farouche à l’ingérence des chefferies traditionnelles dans les affaires municipales. Elle dénonce notamment les conflits avec le sultan-roi des Bamouns, Nabil Mbombo Njoya, qu’elle accuse de s’immiscer dans des domaines relevant de la compétence de la mairie.
« La chefferie traditionnelle se permet, en violation de la loi, de percevoir des taxes sur le marché, des droits d’entrée au palais de Foumban, pourtant un patrimoine public », a-t-elle expliqué. Elle critique également la gestion du nouveau musée des rois Bamoun, qualifié de « privé » malgré des financements publics.
Patricia Tomaïno Ndam Njoya plaide pour une réforme en profondeur des chefferies traditionnelles, estimant qu’elles ne sont pas compatibles avec les principes républicains. « Nous pensons qu’il ne devrait pas y avoir de "roi" dans une république », a-t-elle affirmé. Elle propose une révision du statut des chefs traditionnels pour mieux les aligner sur les valeurs démocratiques et éviter les guerres de succession qui menacent l’harmonie sociale.