Il y a quarante ans, le 6 avril 1984, le président camerounais Paul Biya a échappé de justesse à une tentative de coup d'État. Selon un article publié par Jeune Afrique, cet épisode a profondément marqué le chef de l'État et continue d'influencer ses stratégies politiques de maintien au pouvoir.

Le jour du putsch, Paul Biya avait été prévenu de la menace par son directeur de cabinet et quelques proches, mais il n'avait sans doute pas mesuré l'ampleur du danger. Les putschistes, qui avaient l'assentiment de l'ancien président Ahmadou Ahidjo, avaient pris le contrôle des principaux points clés de la capitale, Yaoundé, et multiplié les arrestations. Le chef de l'État s'était réfugié dans le bunker du Palais présidentiel.

Cependant, les putschistes n'avaient pas la totale maîtrise des canaux de communication et les loyalistes avaient pu appeler des renforts. Peu à peu, la riposte s'était organisée, notamment autour du général Pierre Semengue, et la situation avait basculé en faveur des partisans de Paul Biya. Le chef de l'État avait alors dissous la Garde républicaine et ordonné des enquêtes sur les événements.

Du 27 au 30 avril, un tribunal militaire avait condamné 35 accusés à la peine de mort, exécutée quelques jours plus tard à Mbalmayo. Ahmadou Ahidjo, en exil à l'étranger, avait été accusé d'avoir été le cerveau de l'opération et condamné à mort par contumace. Paul Biya avait décidé de réformer son armée et de se rapprocher d'Israël, après avoir jugé la France complice de la tentative de coup d'État.

Selon Jeune Afrique, cet épisode a profondément marqué Paul Biya et continue d'influencer ses stratégies politiques de maintien au pouvoir. Le chef de l'État a notamment renforcé la sécurité autour de sa personne et de sa famille, et a instauré un climat de méfiance au sein de son entourage. Il a également mis en place un système de gouvernance fondé sur la cooptation et la loyauté, afin de prévenir toute velléité de contestation.

En conclusion, le 6 avril 1984 a été un jour décisif pour le Cameroun et son chef de l'État, Paul Biya. Cet épisode a profondément marqué le pays et continue d'influencer les stratégies politiques de maintien au pouvoir du président. Quarante ans plus tard, le souvenir de cette tentative de coup d'État reste vivace dans les mémoires camerounaises.