Politique of Sunday, 18 October 2015

Source: La Nouvelle Expression

Paul Biya confesse les faiblesses de l’ancienne équipe

Paul Biya Paul Biya

Le président de la République, en prescrivant l’urgence de l’action, a sensibilisé ses «agents» sur les tares à éviter.

«J’avais dit, il n’y a pas si longtemps, que l’équipe gouvernementale devait se considérer comme un «gouvernement de mission». Il fallait entendre qu’elle n’était pas là pour expédier les affaires courantes mais pour inventer, créer et réaliser. Je réitère aujourd’hui plus que jamais cette directive. Parce que c’est ce que le peuple camerounais attend. Et parce que nous le lui devons».

Paul Biya avait de quoi faire ce rappel fait il y a quatre ans, lors de l’unique conseil ministériel qu’il a tenu avec le gouvernement du 9 décembre 2011. D’ailleurs, et même si le président de la république estime que «beaucoup de choses ont été faites au cours des dernières années», et qu’«on n’en parle peut-être pas assez», l’homme qui a été élu sur la base du projet des Grandes réalisations, «il nous reste tellement à faire !» a-t-il interpellé sa nouvelle équipe au cours du Conseil de ministres de ce jeudi, 15 octobre.

Et si beaucoup reste à faire, l’homme qui tient le gouvernail du Cameroun depuis le 6 novembre 1982, connaît ses hommes. Lui qui, après avoir reconnu le 31 décembre 2013, que son gouvernement n’était pas sur les rails, a tout de même attendu deux autres années, pour réagir.

Une réaction qui s’est mué en un nettoyage, extirpant les éléments insoumis et récalcitrants contre l’autorité du Premier ministre, chef du gouvernement et donc chef d’orchestre de l’accomplissement des missions gouvernementales. Et à ceux qui sont issus de ce nettoyage du 2 octobre 2015, Paul Biya rappelle les tares à éviter.

En insistant sur la nécessité «d’organiser une meilleure coordination entre les départements ministériels», Paul Biya rappelle qu’«il sera tout aussi nécessaire de veiller, au sein des ministères, à une meilleure organisation». Insistant sur «une meilleure implication des ministres délégués et des secrétaires d’Etat».

Plus important, et Louis Paul Motaze, le nouveau ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), semblait l’avoir juste, en reprenant le service dans son ancien poste, Paul Biya dit que «des efforts devront être faits pour accélérer la maturation des projets et éliminer les situations de blocage dont on ne perçoit pas toujours les raisons».

Autant dire que Paul Biya a clairement désavoué Emmanuel Nganou Djoumessi qui a trôné quatre ans à la tête d’un Minepat dépouillé des grands projets, sans pour autant faire avancer les moins lourds.

Pour le reste, Paul Biya veut «régler le problème de la sous-consommation des crédits qui pénalise notre redressement», en même temps qu’«il sera essentiel de continuer à veiller à la qualité de la dépense publique». Le tout, dans le strict respect d’une certaine discipline : «Vous devrez, de façon constante, être habités par ces principes qui constituent la force des grands commis de l’Etat et des bâtisseurs : discipline, esprit d’équipe, dévouement, loyauté, intégrité et patriotisme», a prescrit Paul Biya.