Depuis que son nom a été cité dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo par Reporters Sans Frontières (RSF), Laurent Esso multiplie les sorties publiques. Le ministre de la justice était ce week-end à la maison du parti de Bonanjo à Douala où il a présidé la cérémonie de lancement de la campagne sénatoriale dans le Littoral pour le compte du RDPC.

Ami et collaborateur de longue date de Paul Biya, Laurent Esso est également le chef de la délégation permanente régionale du Rdpc pour le littoral. C’est à ce titre qu’il a dirigé les travaux de ce 26 février en présence de plusieurs autres ministres du gouvernement Biya à savoir Mouelle Kombi, Ngalle Bibehe, et Lejeune Mbella Mbella. Ce fut l’occasion de présenter au public, les 7 candidats du RDPC et leurs suppléants. Laurent Esso invite les candidats et les militants à œuvrer afin que le parti de Paul Biya remporte tous les sièges en jeu.

L’objectif du RDPC est de battre les candidats du PCRN qui tenteront également de glaner des sièges dans la région du Littoral.
Sauver le soldat Esso
Les principaux suspects interpellés dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo seront une nouvelle fois présentés au commissaire du gouvernement du tribunal militaire dans les prochaines heures. Avant cette étape fatidique qui annoncera les couleurs de la suite de la procédure (détention préventive ou libération), les enquêteurs auraient sorti ce mercredi l’artillerie lourde en présentant aux suspects les scellés qui les accablent. Selon plusieurs juristes, il est peu probable que Amougou Belinga et compagnie recouvrent la liberté de sitôt si les éléments à charge recueillis par les enquêteurs sont solides.

Contre toute attente, le nom du ministre du garde des sceaux Laurent Esso, cité dans cette affaire dès le début disparait par enchantement. Le très proche collaborateur de Paul Biya n’a jamais été inquiété en réalité. Selon le Magazine Jeune Afrique il aurait rassuré le chef de l’Etat qu’il n’entretenait aucune relation d’amitié avec le suspect Amougou Belinga. Pour rappel, le lieutenant-colonel Justin Danwe, le présumé chef du commando qui a enlevé Martinez Zogo a cité Laurent Esso comme commanditaire à en croire les premières révélations de Reporters Sans Frontières.

« Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble. L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio. D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de “finir le travail” pour éviter une nouvelle affaire Paul Chouta, un journaliste laissé pour mort au bord d’une route l’année dernière, après avoir été passé à tabac par un mystérieux commando, qui n’a jamais été identifié », indiquait l’organisation de défense des droits des journalistes dans un communiqué.

Cette version a été confirmée par l’avocat d’Amougou Belinga, Me Tchoungang lors d’un point de presse le 17 février 2023. Le lendemain contre toute attente, l’avocat de Justin Danwé est monté au créneau réfutant catégoriquement ces propos attribués à son client. Justin Danwe d’après l’avocat n’a cité aucun ministre comme commanditaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Depuis, plus personne ne cite le nom de Laurent Esso dans l’affaire Martinez Zogo. Tous les regards sont désormais tournés vers Amougou Belinga qui, selon certaines sources, sera sacrifiés pour faire plaisir à l’opinion et sauver la tête du ministre Laurent Esso avec qui il entretient des relations plus que fraternelles.