Dans son édition du 30 mars 2017 le quotidien Le Jour parle des personnes «fugitives» poursuivies dans le cadre de l’opération Epervier. Le journal d’Haman Mana dit que le mandat d’arrêt récemment lancé contre Essimi Menye l’ancien Ministre des Finances (Minfi) rallonge la liste des personnes poursuivies par la justice camerounaise pour détournement de fonds publics, et qui se trouvent à l’étranger. C’est depuis le 14 mars 2017 que l’ancien Minfi est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Le journal rappelle que trois mois avant, c’est Jean-Marcel Dayas Moumoune l’ancien Ministre de l’Agriculture qui a réussi à échapper à la justice.
Et le journal ajoute au sujet de l’ancien Directeur général (Dg) du Port Autonome de Douala (Pad), que celui-ci «a assisté pendant un an à toutes les audiences du Tribunal criminel spécial qui avait ouvert une procédure judiciaire contre lui pour détournement de deniers publics. Toutefois il ne s'est pas présenté au Tribunal. Ce même jour-là un mandat d’arrêt et un mandat d’incarcération ont été décernés contre lui». Il cite entre autres des cadres du Feicom Justin Zeh Zeh, Alain Monebang Eto, Bonaventure Ndema Assomou et Léonie Angue qui poursuivis pour détournement de deniers publics, ont eu aussi des mandats d’arrêt lancés contre eux. Il y a également Hamadou Ousmanou l’ancien directeur des affaires financières de la société immobilière du Cameroun (Sic).
Pour le journal parmi les éperviables les plus emblématiques qui ont pris la clé des champs, il y a Dieudonné Zang l’ancien Ministre des Travaux publics et Député à l’Assemblée nationale. «Il a quitté le pays en catimini le 12 juillet 2009 pour l’Amérique du Nord. Deux jours plus tard son dossier a été présenté au bureau de l’Assemblée nationale aux fins de levée de son immunité parlementaire. C’est en juillet 2015 qu’il a été condamné à la prison à vie par le Tcs pour le détournement de plus de 5 milliards de FCFA», raconte le quotidien.
Toutefois on note que les multiples mandats d’arrêt lancés contre ces éperviables n’aboutissent pas. Pour expliquer cette situation un avocat qui a requis l’anonymat a déclaré au journal «la plupart des éperviables qui réussissent à quitter le Cameroun bénéficient du statut de réfugié politique ou alors acquiert la nationalité du pays d’accueil. Ce qui est un obstacle à l’exécution du mandat d’arrêt. Maintenant il ne me semble pas qu’il y ait une réelle volonté de faire exécuter ces mandats d’arrêts».