C'est une sortie qui fera sans doute débat dans les tout prochains jours. Me Jean de Dieu Momo a en effet condamné le projet de partition du Cameroun, projet mené selon lui depuis l'étranger. "Nous dénonçons ces ennemis de la République qui veulent la partition du pays et qui empêchent aux enfants d’aller à l’école. Ceux qui les incitent à le faire sont au Canada, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, avec leurs enfants, qui sont bien scolarisés dans ces pays" a-t-il indiqué.
Le président du Paddec, par ailleurs grand soutien à la candidature de Paul Biya aux prochaines élections présidentielles poursuit: "Les habitants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest perdent dans cette aventure. L’éducation est l’avenir de nos enfants. Nous ne devons pas mêler nos enfants à la politique".
Sécessionniste - maquisards
Interrogé à ce sujet par nos confrères de Cameroun tribune, le juriste soutient désormais, et très clairement, l'idée de la formation de milices gouvernementales dans les régions anglophones en proie aux conflits depuis deux ans. Ces milices ou comités d’auto-défense selon Me Momo seraient nécessaires comme par le passé: " En même temps, nous devons appeler les populations locales à s’organiser dans le cadre de l’auto-défense pour se protéger. Déjà en 1960, l’auto-défense a été utilisée pour neutraliser le maquis".
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Financement public et dérives potentielles
L'argent public devrait servir à l'organisation et au financement desdites milices selon Me Jean de Dieu Momo qui conclut: " L’Etat doit donc les assister en leur donnant les moyens matériels [milices armées, ndlr] et les militaires pour combattre les terroristes". Dans ce contexte, le risque de dérives est grand.
Quid de l’interdiction ministérielle ?
Un bien curieux discours de juriste et homme politique qui vient clairement contredire la récente décision de Paul Atanga Nji. Le ministre de l'administration territoriale a en effet interdit la vente et le port d'armes par les populations locales du Cameroun. Cette interdiction prise "sur instruction du Chef de l'Etat" avait été rendue publique le 04 avril 2018 pour l'ensemble du territoire national. Elle a été ensuite assouplie le 6 septembre 2018 pour 8 régions à l'exclusion des deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest.
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L'intervention de Me Jean de Dieu Momo arrive au moment où les médias camerounais ont indiqué tout au long de cette semaine que plusieurs écoles anglophones ont été attaquées par "des terroristes se réclamant de la mouvance sécessionniste". Ces attaques se sont déroulées à Bamali, Bafut, Kumbo et Sasse, 4 localités situées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.