Le président camerounais Paul Biya a finalement posé le pied sur le sol chinois le 4 septembre à 9h30, heure locale, pour participer au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). Malgré un voyage éprouvant, la présidence camerounaise a tenu à souligner "la forme physique impressionnante" du chef d'État à son arrivée.
Accueilli par Wang Hue, vice-ministre chinois de l'Habitat, Wang Yingwu, ambassadeur de Chine au Cameroun, et Martin Mpana, ambassadeur du Cameroun en Chine, Paul Biya s'est installé à l'hôtel St. Regis. Là, une foule enthousiaste de Camerounais de la diaspora l'attendait, certains allant jusqu'à le presser de se présenter à l'élection présidentielle de 2025.

Le point culminant de cette première journée fut sans conteste l'entretien en tête-à-tête avec le président chinois Xi Jinping. Ce dernier a salué "la stabilité de l'amitié et de la coopération" entre les deux pays, s'engageant à "élever les relations bilatérales au niveau d'un partenariat stratégique global". Paul Biya, quant à lui, a mis en avant "la part prépondérante des investissements directs chinois" dans le développement du Cameroun, appelant à leur intensification.
La délégation camerounaise n'a pas manqué de soulever plusieurs projets d'envergure, notamment les autoroutes Yaoundé-Douala et Édéa-Kribi, soulignant l'importance des investissements chinois dans les infrastructures du pays.

Cependant, le rythme soutenu de ce voyage diplomatique semble avoir rattrapé le président camerounais. Le 5 septembre, au lendemain de sa rencontre avec Xi Jinping, Paul Biya a dû alléger son programme en raison d'un nouveau "léger malaise" attribué à la fatigue du voyage, selon une source proche de la présidence.

Malgré cette indisposition passagère, l'entourage présidentiel se veut rassurant quant à la participation de Paul Biya à la dernière journée du Focac le 6 septembre. Un proche de la Présidence explique : "Le président Biya n'a pas à tout faire lui-même. Il incombe aux ministres de rencontrer les investisseurs potentiels, notamment dans le domaine de la défense ou dans celui des travaux publics. Le chef de l'État est surtout là pour montrer symboliquement l'importance que le Cameroun accorde à son partenariat avec la Chine".

Cette visite en Chine, malgré les défis physiques qu'elle représente pour le président âgé de 91 ans, souligne l'importance stratégique que le Cameroun accorde à ses relations avec Pékin. Elle met également en lumière le délicat équilibre entre les exigences diplomatiques et les limites humaines, même pour les plus hauts dirigeants.

Alors que le Focac touche à sa fin, tous les yeux restent rivés sur Paul Biya, dont la présence continue d'incarner les aspirations du Cameroun sur la scène internationale, en dépit des rumeurs persistantes sur sa santé.