Le président camerounais Paul Biya a quitté Yaoundé le 2 septembre pour Pékin, où se tient le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). Ce voyage, qui s'inscrit dans la continuité d'un marathon diplomatique estival, n'a pas été sans rebondissements, relève le magazine Jeune Afrique.
Alors que le dispositif de sécurité était en place et qu'une partie de la délégation était déjà en route vers l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, le départ du chef de l'État a connu un retard inattendu. Selon une source proche de la Présidence, un "léger malaise" aurait nécessité une consultation médicale de dernière minute, précise Jeune Afrique.
Malgré ces contretemps, Paul Biya a finalement pris son envol, accompagné d'une imposante délégation comprenant plusieurs ministres clés : Joseph Beti Assomo (Défense), Lejeune Mbella Mbella (Relations extérieures), Paul Atanga Nji (Administration territoriale), Emmanuel Nganou Djoumessi (Travaux publics) et Alamine Ousmane Mey (Économie). Samuel Mvondo Ayolo, directeur de cabinet, et le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial, font également partie du voyage.
Fait notable, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, et Joseph Dion Ngute, Premier ministre, sont restés à Yaoundé. Cette décision stratégique semble motivée par une mission urgente : résoudre le conflit qui oppose actuellement le ministère des Sports à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Ce déplacement en Chine intervient quelques jours seulement après le retour de Paul Biya d'un long séjour en Europe. Le président avait notamment assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris avant de se rendre sur la Côte d'Azur.
L'enchaînement de ces voyages soulève des questions sur la santé du président, âgé de 91 ans. Néanmoins, sa présence au Focac témoigne de l'importance accordée par le Cameroun à ses relations avec la Chine, un partenaire économique majeur pour le pays.
Alors que Paul Biya s'engage dans ce nouveau défi diplomatique, les yeux restent rivés sur Yaoundé, où Ngoh Ngoh et Dion Ngute devront gérer les affaires courantes et tenter de dénouer la crise du football camerounais. Un équilibre délicat entre politique intérieure et relations internationales se dessine, mettant en lumière les défis auxquels fait face le gouvernement camerounais.