L'absence prolongée du président camerounais Paul Biya, âgé de 91 ans, alimente les rumeurs sur son état de santé et ravive le débat sur sa succession après 41 ans au pouvoir. Cette situation suscite l'inquiétude de la communauté internationale et des tensions au sein de la classe politique camerounaise.


Tibor Nagy, ancien secrétaire d'État adjoint des États-Unis pour l'Afrique et diplomate chevronné, a récemment déclaré sur Twitter :

« Nous assistons peut-être à la scène finale de l'acte final des 41 ans de pouvoir du Camerounais Prez Biya, âgé de 91 ans, qui se trouverait à Genève pour un traitement médical et n'a pas été revu depuis son départ de Pékin le 8 septembre. J'imagine tout le manœuvres à Yaoundé ! »

Cette déclaration d'un diplomate de haut rang a relancé les spéculations sur l'état de santé du président camerounais et sur les coulisses du pouvoir à Yaoundé. Cependant, il est important de noter que cette sortie n'engage pas nécessairement l'administration américaine, bien qu'elle soulève des questions sur la position des États-Unis vis-à-vis de la situation au Cameroun.


Les Camerounais semblent peu surpris par cette nouvelle absence de leur président. Comme le souligne un citoyen : « Le président est dans une chorégraphie à laquelle l'on devrait déjà être habitués. »

Saint Eloi Bidoung, ancien militant du parti au pouvoir, déplore le manque de transparence : « Les Camerounais sont en droit d'exiger, de savoir ce que fait le président, où il est et comment il se porte. »


L'absence prolongée de Paul Biya fait craindre des luttes internes au sein du gouvernement et du parti au pouvoir. Clarisse Yindou, étudiante en droit, observe : « La guerre pour la succession du président est désormais ouverte entre les élites. Vous pouvez le voir, la solidarité gouvernementale a foutu le camp. »

Cette situation a des conséquences concrètes sur la gouvernance du pays. Selon plusieurs observateurs, l'absence de leadership a engendré des tensions au sein de l'administration et entre les différents ministères, entraînant une bureaucratie inefficace et des projets d'infrastructure stagnants.


Saint Eloi Bidoung dresse un bilan sévère des années Biya : « Il a hérité d'un pays en paix, il est en train de partir en laissant le pays en guerre. Il a hérité d'un pays en voie de démocratisation, il a ramené les investitures, c'est un recul. »

Alors que certains Camerounais soupçonnent que cette absence pourrait être une stratégie pour se maintenir au pouvoir en 2025, une grande partie de la population, qui n'a connu qu'un seul président depuis plus de quatre décennies, réclame un changement et une ouverture démocratique.


L'incertitude qui plane sur l'état de santé de Paul Biya et son éventuelle succession pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité politique du Cameroun et de la région. La communauté internationale observe de près l'évolution de la situation, consciente des enjeux géopolitiques et économiques que représente ce pays d'Afrique centrale.

We may be seeing the final scene of the final act of 91-year-old Cameroon Prez Biya's 41 years in power who is allegedly in Geneva for medical treatment and hasn't been seen since leaving Beijing on Sep 8. I can imagine all the maneuvering in Yaoundé!https://t.co/yFXXluKjQ0

— Tibor Nagy (@TiborPNagyJr) October 5, 2024