Un groupe de Camerounais de la diaspora s'est rassemblé devant l'Hôpital d'Instruction des Armées Percy, dans la banlieue parisienne, pour exiger le retour au Cameroun du président Paul Biya. Cette manifestation intervient dans un contexte d'incertitude grandissante concernant l'état de santé et la localisation exacte du chef d'État camerounais.

Les manifestants, faisant écho aux déclarations de certains ministres camerounais, notamment Jean De Dieu Momo, qui vantent régulièrement la beauté et les atouts du Cameroun, demandent que le président Biya rentre se soigner dans son pays. Cette action symbolique met en lumière les tensions croissantes au sein de la société camerounaise face à l'absence prolongée de son dirigeant.

Depuis le 8 septembre 2024, date à laquelle le président Biya aurait dû quitter la Chine pour rentrer au Cameroun, ce dernier semble avoir totalement disparu des radars médiatiques et diplomatiques. Cette absence soudaine et inexpliquée alimente les rumeurs et les spéculations au sein de la population camerounaise.

Le mystère s'est encore épaissi lorsque le président n'a pas assisté à deux événements internationaux majeurs auxquels il participait habituellement : l'Assemblée Générale des Nations Unies et le Sommet de la Francophonie. Malgré les annonces du gouvernement camerounais concernant sa présence à ces rendez-vous, aucune trace de Paul Biya n'a été relevée, ce qui n'a fait qu'accentuer les interrogations sur son état de santé.

Face à cette situation, une certitude émerge parmi les observateurs : le président Biya ne serait pas rentré au Cameroun et se trouverait actuellement en Europe, dans un état physique qui l'empêcherait de regagner son pays. Cette hypothèse, si elle venait à se confirmer, pourrait avoir des implications constitutionnelles majeures.

En effet, selon la Constitution camerounaise, une vacance présidentielle pourrait être déclarée si le président ne rentre pas au pays dans les prochaines semaines. Les manifestants et une partie de l'opposition soulignent qu'il ne reste que deux semaines avant que cette situation ne devienne officielle, ce qui pourrait potentiellement déclencher une crise politique.

Si Paul Biya n'est pas de retour au Cameroun d'ici la troisième semaine d'octobre, "avec ses deux pieds" comme l'expriment certains manifestants, cela pourrait être interprété comme un signe que le président n'est plus en mesure d'exercer ses fonctions. Dans ce cas, l'opposition serait appelée à "prendre acte" et à assumer ses responsabilités, ouvrant la voie à une période d'incertitude politique.

Cette manifestation à Paris n'est que la partie visible d'une préoccupation plus large au sein de la société camerounaise. L'opacité entourant l'état de santé et la localisation du président Biya soulève des questions sur la stabilité politique du pays et sur la capacité du gouvernement à gérer une éventuelle transition.