Le parti politique Action et le projet 2040 ont signé ce samedi un contrat à l’Hôtel Résidence La Grâce de Yaoundé, marquant le lancement conjoint de la plateforme « Reconquête ». Ce mouvement ambitieux vise à recruter, former et accompagner des jeunes leaders politiques camerounais, capables d’impulser une alternance générationnelle.
Le Cameroun, bien qu’étant un pays majoritairement jeune, est paradoxalement gouverné par une élite vieillissante qui occupe la totalité des sphères de prise de décision. Cette situation, perpétuée entre autres par une faible éducation politique des jeunes, a motivé la naissance de « Reconquête ».
« La plateforme Reconquête va se comporter comme une usine, où l’on recrute et forme politiquement des jeunes et on les accompagne. Une fois qu’on est sûr qu’ils sont prêts à pouvoir entrer en politique, ils feront leurs premiers pas au sein du parti Action. Reconquête, à l’image d’une école qui forme des étudiants, ambitionne de créer une masse critique de jeunes consciencieux et aptes à comprendre les enjeux politiques de leur pays », explique Félix-Marcel Djadjo, promoteur de la plateforme 2040, l’une des deux parties signataires du projet « Reconquête ».
« Reconquête » s’est donné deux années pour mettre sur le terrain politique de nouveaux jeunes leaders, issus de leur incubateur. « Notre objectif à court terme est de mobiliser, recruter et former des jeunes pour qu’en 2026, nous puissions investir au moins 180 jeunes aux élections législatives et 360 listes aux élections municipales. Nous sommes déjà en train de recenser ces jeunes qui vont participer à l’alternance générationnelle au Cameroun », déclare Ibrahim Yiché.
Pour y parvenir, le président du parti Action milite pour une formation citoyenne continue des jeunes camerounais. « Il s’agit de leur donner un engouement pour la chose politique, dans un contexte où un certain discours tend à désintéresser cette classe d’âge des problématiques liées à la gestion de la cité », ajoute-t-il.
Pourtant, précise-t-il, l’histoire renseigne que les pères fondateurs et autres martyrs de l’indépendance du Cameroun étaient des jeunes au moment où ils ont choisi le sacrifice suprême pour la nation. De même, de nombreux membres du gouvernement actuel sont arrivés aux affaires à des âges très bas. Ces exemples sont présentés dans le discours d’Ibrahim Yiché comme une preuve que l’avenir du Cameroun ne se construira pas sans une jeunesse politiquement active.
Afin d’outiller les jeunes formés des ressources intellectuelles et techniques utiles pour la réalisation des objectifs de « Reconquête », des axes de formation ont d’ores et déjà été identifiés : le leadership politique, le marketing politique, et les stratégies de levées de fonds, entre autres. Selon Pierrette Stéphanie Moankono Elanga, experte en formation politique et par ailleurs vice-présidente du parti Action, il s’agira d’un hub fait de « formations des masses » dont le but sera d’extirper les meilleurs profils qui vont se dégager.
Tout juste lancé, « Reconquête » attire déjà des adhérents. À ce jour, huit associations de jeunes ont obtenu leur carte de membre.
Le mouvement « Reconquête » représente une initiative prometteuse pour l’avenir politique du Cameroun. En formant et en accompagnant les jeunes leaders, il espère créer une nouvelle génération de politiciens capables de transformer le paysage politique camerounais. Les prochaines années seront cruciales pour voir comment cette initiative se concrétisera et quels changements elle apportera à la gouvernance du pays.