La carrière politique de Bello Bouba Maïgari semble sur le déclin après les erreurs stratégiques, notamment le boycott des élections de 1997, une décision qualifiée de "plus grosse erreur politique" par ses proches. Cependant, Paul Biya, plutôt que de l'évincer, choisit de le ménager. Malgré les manœuvres de ses lieutenants nordistes pour limiter son influence, Biya nomme Maïgari ministre d'État du Développement industriel et commercial en 1997, une décision conseillée par Marafa Hamidou Yaya.

La stratégie de Biya consiste à maintenir Maïgari en vie politiquement pour contrôler l'UNDP, tout en neutralisant ses rivaux Moustapha et Tchiroma. Le parti accepte de ne pas présenter de candidat à la présidentielle de 2004, et lorsque l'UNDP regagne de la popularité, Biya réactive Moustapha et Tchiroma pour freiner son élan. Les deux dissidents réintègrent le gouvernement en 2004 et 2009, respectivement, et continuent à jouer un rôle actif dans l'équipe du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Bello Bouba Maïgari, conscient de la mainmise de Biya sur sa carrière politique, a été confronté à des pressions pour se présenter à nouveau à la présidentielle en 2011 et 2018, mais les ingérences du RDPC ont entravé ses ambitions. Alors que le parti vitote aujourd'hui et que la jeunesse de l'UNDP envisage l'après-Biya sans Maïgari, la priorité est de maintenir un ancrage régional fort, notamment à Ngaoundéré.

Bien que l'UNDP conserve une influence dans le septentrion, Biya surveille de près le parti, craignant la force politique des régions du Nord. Dans un pays où les formations politiques sont souvent identitaires, l'UNDP demeure une force d'appoint, suscitant des convoitises, que ce soit du MRC de Maurice Kamto ou du président en place. Alors que la politique camerounaise s'achemine vers les élections de 2025, l'avenir de Bello Bouba Maïgari et de l'UNDP semble incertain, mais chargé d'enjeux.