Actualités of Thursday, 23 March 2017

Source: camer.be

Paul Biya ignoré par la presse italienne

Aucun quotidien italien n'a fait mention de la présence de Paul Biya en Italie Aucun quotidien italien n'a fait mention de la présence de Paul Biya en Italie

Contrairement aux médias camerounais, la presse italienne n’a pas accordé une attention particulière à la visite du président camerounais en terre italienne. Pas une seule image à la télévision de grande écoute du groupe RAI à l'instar de Rai 1, Rai2, ou encore Rai News 24.

Face aux investisseurs italiens le mercredi 23 mars 2017 à Rome où le président camerounais accompagné de sa délégation a débuté une visite d’Etat lundi dernier, il a présenté le Cameroun comme l’un des rares pays au monde où un Gouvernement a mis plus de 30 ans aux affaires. Aucun média italien ne se trouvait dans la salle. L'on pouvait constater que seuls les journalistes curieux qui s'y trouvaient n'étaient que des Camerounais.

Cette absence de couverture médiatique s'est ressentie dans les quotidiens italiens dans lesquels aucun encadré ne fait mention de la présence du chef de l'Etat camerounais sur le territoire italien.

L’actualité et les réalités ont démontré d’une manière éclatante que les médias ont boudé ce président qui boude les sommets internationaux en dehors de celui des nations unies et les rencontres avec les présidents respectifs de la France.

Pour ce président vraiment pas comme les autres, le Cameroun n'est pas une priorité. Or, devant les investisseurs italiens il a parlé longuement de la mise sur pied des institutions pour combattre la corruption, les détournements de derniers publics. "Toutes ces dérives qui sont assez embarrassantes dans la marche des économies" a-t-il dit. Quel est l'investisseur qui doit s'aventurer dans un pays où les maux cités par son porte-parole ont pris de l'ampleur s'interroge Georgini Sabrina, cette femme d'affaires qui, ayant investi au Cameroun dans le recyclage des appareils de la domotique a été obligé de tout laisser tomber pour aller installer son entreprise en Côte d'ivoire.

Quelle sera la réaction du président camerounais, après la gifle qu’il a reçu de l'Italie ? Ben, il va s’écraser dans un silence… étourdissant, rester « l’inoffensif » qu’il a toujours été en matière de res publica, et, sans remords. Il ira au Vatican puis à Genève, dépenser les deniers publics pour une simple formalité de villégiature.

En 1962, René Dumont avait écrit le livre: « L’Afrique noire est mal partie ». En 2017, sous Paul Biya, le Cameroun est très mal barré.

Même les radios locales italiennes ont maintenu à l’ombre des projecteurs de l’opinion publique Italienne sur la présence de Paul Biya en Italie. Fait révélateur…

Aucun compte rendu officiel n’est venu nous éclairer, si ce n’est sur la teneur des débats, tout au moins sur les grandes lignes de discussion, comme le veut l’usage, par les médias de l’establishment.

Outre le président italien Sergio Mattarella, qui a reçu Paul Biya, le président camerounais a également rencontré le Premier ministre transalpin Paolo Gentiloni. Il s'est également entretenu avec les opérateurs économiques italiens. Pourquoi n’avons-nous pas eu un aperçu des débats dans les médias italiens? Que ressort-il des différents entretiens avec ses hôtes ? Bouche cousue de la presse italienne sur un séjour qui n'a été relayé que par les médias camerounais et plus particulièrement la télévision nationale camerounaise non disponible par ailleurs dans les bouquets de diffusion italiens.

La crise anglophone et la grogne sociale qui plane sur le Cameroun seraient-ils seuls à l’origine d’un « lâchage » de Biya par la presse italienne? L'on se rappelle que la semaine dernière, à la veille de la venue de Paul Biya en Italie, le quotidien italien Il fatto Quotidiano avait fait allusion dans sa Une d'un Cameroun où les conflits sociaux se règlent dans la violence et d'un pouvoir en place depuis 1982

L’argument vaut son pesant d’or, mais il convient d’ajouter que la diplomatie camerounaise elle-même n’a pas montré de signes particuliers de dynamisme. La diplomatie participative et active », tant promue par le président Ahidjo lors de ses années au pouvoir jusqu'en 1982, année au cours de laquelle il démissionna, s’est muée depuis lors en une politique de la chaise vide.