Près de 400.000 personnes dans la détresse au Cameroun
Selon le rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) du 03 octobre 2024, les départements les plus touchés par ces inondations sont le MayoDanay et le Logone et Chari, avec respectivement 198 000 et 156 000 personnes affectées. Les dégâts sont considérables : plus de 67 545 ménages, soit environ 356 730 personnes affectées, plus de 56 000 maisons détruites, 82 509 hectares de terres de cultures inondées, et 5 278 animaux perdus. Dans le Logone et Chari, les arrondissements les plus touchés sont Blangoua et de Kousseri. Le mardi 22 octobre 2024 par exemple, aux premières lueurs du jour, le secteur de Guébela Nord à Kousseri a été brutalement envahi par les eaux du fleuve Chari.
Ce secteur, situé face à Ndjamena, précisément aux quartiers Farcha et Travaux Publics, subit depuis ce jour les assauts du cours d’eau déchaîné. Selon les informations collectées auprès des habitants de Kousseri, les quartiers les plus touchés sont Madagascar 1 et 2, Djambal Bahr, Mainani, Krouang 1 et 2 et Allah Ma'ana.
Le niveau de l’eau ne cesse de monter, et la superficie des zones inondées s’étend d’heure en heure. Pris de court, les habitants n’ont eu d’autre choix que de prendre le strict nécessaire avant de se résigner à affronter la dure réalité de leur nouvelle vie en tant que déplacés. «Certaines infrastructures comme les ponts et les digues ont déjà cédé ; ce qui va générer des déplacements massifs de populations. Les besoins prioritaires sont les vivres, les abris et articles ménagers essentiels ainsi que l’accès à l’eau, hygiène et assainissement. La mobilisation générale de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds est vitale, l’urgence est là !», appelle Pascal Maillard, directeur pays d’Action contre la faim au Cameroun ; puisque ces inondations impactent significativement la vie socioéconomique et sanitaire des communautés. Car elles ont forcé des milliers de personnes à se réinstaller en hauteur sur des sites spontanés et dans une précarité totale, avec de mauvaises conditions d’hygiène faisant courir le risque d’épidémies telles que le choléra. Depuis juillet 2024, une pluviométrie excessive et une élévation des niveaux d’eaux dans les principaux cours d’eau que sont les fleuves Logone et Chari, aggravent une situation déjà fragilisée par des crises sécuritaires, notamment les attaques de groupes armés non étatiques et les conflits intercommunautaires. La crise sécuritaire, associée aux impacts des changements climatiques, accroît le risque d’exposition des communautés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.