Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, l’un des chantres de la résistance à Paul Biya, reconnaît le sens élevé de l’humanisme du président de la République, le seul Camerounais à l’avoir sorti du couloir de la mort.
Si l’on avait entendu ce bout de phrase du ministre Jacques Fame Ndongo ou de Cavaye Yéguié Djibril présenté au sein de l’opinion comme les valets du roi, on l’aurait rangé dans les colonnes de ces louanges prononcées par ceux qui sont catalogués comme étant allés à la soupe et non sans s’investir à y rester. Question d’en profiter pour la boire jusqu’à la lie.
Mais que ce soit Garga Haman Adji, ce ministre de la Fonction publique qui claqua en 1992, la porte du gouvernement de Paul Biya, tout en épinglant le laxisme de son administration et la corruption qui y avait fait son lit qui le dise, cela peut pousser au doute, même les plus redoutables pourfendeurs du président.
En effet, l’ex ministre Garga affirme que : « [Je saisis] ici l’occasion de la manière la plus solennelle pour remercier le président Paul Biya et pour lui rester à jamais reconnaissant. C’est en effet lui qui s’était inquiété et qui s’était préoccupé de ma guérison au point de faire venir de Paris un avion médicalisé pour ma modeste personne, de surcroit sérieusement malade. Je l’ai déjà remercié par écrit et de vive voix pour avoir ainsi réussi à me faire « ressusciter ».
Un propos détonnant en soi, si l’on s’en tient exclusivement au tempérament revêche et à la réputation de dur à cuire, extrêmement critique envers l’homme du Renouveau, de celui qui depuis la création, est membre de la Commission nationale anticorruption (CONAC). Vague sur laquelle il a surfé pendant longtemps pour asseoir la relative popularité de son parti, l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) dans les milieux de la jeunesse instruite et lettrée du pays.
Que devrait-on retenir de cette sortie située aux antipodes de la position d’antan du truculent ministre Garga, qui se bombe le torse d’avoir été le tout premier originaire de la région de l’Extrême-nord à avoir bénéficié d’un portefeuille ministériel (ministre plein comme on le dit couramment) ? Que la miséricorde du président a été si assommante qu’il a été contraint de le reconnaitre au grand jour. Car, ce n’est pas tous les jours qu’on voit « un dictateur » -d’après le portrait que certaines officines de la déstabilisation dressent du président- voler au secours de ses opposants mourant au point de contribuer à les ressusciter.
Si l’on validait cette hypothèse, ceci serait une claque pour ces dénigreurs qui disent du chef de l’État qu’il est un monstre froid qui se réjouit des malheurs de ses ex collaborateurs.
Quoiqu’il en soit, il est bien loin dans le temps, ce Garga Haman Adji qui, parlant de Fadimatou Ahidjo, l’une des filles du premier président camerounais qu’elle est « une personne qui renie son père qui a été condamné à mort par le régime du Rdpc, une personne qui ne parle pas avec sa mère et ses sœurs et qui ne peut rien proposer à un peuple qu'elle estime. À 47 ans, une femme qui n'a ni mari, ni emploi, ni repère, ne peut que se vendre moins cher à 400 millions» En réponse, l’entourage d‘Aminatou Ahidjo indiquait que «Paul Biya n'a jamais donné 400 millions à cette fille. Il ne faut pas que le président de l'Add lui impute les travers de certains barons du Grand Nord. Il n'est pas superflu de rappeler que Garga Haman Adji est un mendiant qui n'arrête pas de manger dans la main de Biya. Garga Haman écrit régulièrement pour lui demander de l'argent et Biya le lui en donne régulièrement. À l'opposé d'Aminatou qui est une dame d'honneur, Garga Haman n'a ni personnalité, ni honorabilité, puisqu'il n'a jamais craché sur aucune proposition du chef de l'État ». À chacun de s’en faire une opinion.