À quelques mois de l’élection présidentielle, le président Paul Biya a lancé un avertissement sévère contre les politiciens qui exploitent les clivages ethniques à des fins électoralistes. Dans une publication sur Meta, le Chef de l’État a dénoncé cette pratique, qu’il juge dangereuse pour la cohésion nationale.

"La diversité ethnique n’est pas un problème, mais son instrumentalisation oui"
Dans son message, Paul Biya a rappelé que « la diversité ethnique en soi n’est pas un problème et n’est synonyme ni d’adversité ni d’hostilité ». Cependant, il a souligné que « lorsqu’elle est exploitée par des individus sans foi ni loi, par des politiciens sans arguments ni projets, elle devient une menace ».

Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, où certains acteurs sont accusés de jouer la carte ethnique pour mobiliser leurs bases. Le Cameroun, avec ses plus de 250 groupes ethniques, a souvent vu cette diversité utilisée comme un outil de division plutôt que de richesse collective.

Un message ciblé à l’approche des élections
Alors que la campagne pour la présidentielle de 2025 se profile, cette sortie du président Biya est perçue comme un rappel à l’ordre. Ces dernières années, des tensions communautaires ont resurgi dans certaines régions, notamment en lien avec la crise anglophone et les rivalités politiques locales.

« C’est une manière pour Biya de rappeler que le pouvoir central reste vigilant face aux discours incendiaires », analyse un observateur politique. « Mais certains y verront aussi une critique indirecte envers l’opposition, accusée de jouer sur les identités régionales. »

Le Cameroun mise officiellement sur son multiculturalisme comme atout pour son émergence. Pourtant, les fractures persistent, et l’instrumentalisation de l’ethnicité pourrait aggraver les tensions en période électorale.

En réaffirmant son attachement à l’unité nationale, Paul Biya tente de se positionner en garant de la stabilité. Reste à savoir si ce discours suffira à apaiser les crispations, alors que la compétition politique s’intensifie.