Même si ses plus proches collaborateurs le décrivent comme un « président très moderne qui vit avec son temps», le Chef de l’État Paul Biya aurait une aversion particulière pour le téléphone portable. C’est en tout que ce que révèle son ancien SGRP, Jean-Marie Atangana Mebara.
Dans son œuvre autobiographique « Le Secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun, Entre mythes, textes et réalité », l’ancien homme fort d’Etoudi confie que le patron des lieux n’était pas un accroc du téléphone et surtout du portable.
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Revenant sur les habitudes du président camerounais, l’ex-SGPR révèle qu’il est quasiment impossible de joindre directement Paul Biya au téléphone.
« Tous les appels passent soit par l’Aide de camp, quand il est au bureau, soit par un maître d’hôtel quand il est hors de son bureau. Mais de manière systématique, le Président vous fait rappeler dans les minutes qui suivent» confie-t-il.
Durant les quatre années où il a occupé le poste de SGPR de Paul Biya, Jean-Marie Atangana Mebara indique n’avoir appelé son patron au téléphone que trois fois «pour des informations ou des situations revêtant un réel caractère d’urgence ».
Loin de s’en plaindre, celui qui a été plusieurs fois ministres de Paul Biya juge « efficace » cette stratégie adoptée par le président camerounais : « Je n’ai jamais rencontré de difficultés particulières pour communiquer au Président une information urgente dans les délais lui permettant de prendre une décision. (…)Ce pourrait être contre-productif pour un Secrétaire général d’appeler tout le temps le Président de la République pour solliciter des instructions. Le Président a aussi besoin de savoir que son principal collaborateur peut prendre des initiatives. En plus, avec tous les bons imitateurs de voix qu’il y a aujourd’hui… ».
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Pour lui, le scandale des écoutes téléphoniques dont ont été victimes plusieurs dirigeants du monde serait une des raisons qui justifierait le choix de Paul Biya. En 2015, Wikileaks avait, en effet, fait des révélations sur l’espionnage par les Américains de plusieurs dirigeants entre 2006 et 2012.
Des révélations qui ont poussé plusieurs dirigeants du monde et leur administration à opter une extrême prudence vis-à-vis des nouvelles technologies.