Pays démocratique à régime présidentiel, le Cameroun s’apprête une fois encore à aller aux élections présidentielles prévues pour le mois de novembre 2018. En poste depuis 1982, l’actuel président camerounais Paul Biya semble selon les signaux, vouloir briguer un nouveau septennat.
« Nous serons ensemble pour relever le défi de la CAN 2019 »
Ayant pris la tête de l’exécutif camerounais le 06 novembre 1982 après la démission de son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, Paul Biya a été élu Président du Cameroun par voie démocratique pour la première fois en 1992. À la suite de cette élection contestée en son temps par l’opposition, le président s’est fait réélire 3 fois de suite respectivement en 1997, en 2004 et en 2011. Âgé de 83 ans et fort de ses 34 ans d’expérience à la tête du pays, tout porte à croire que le président camerounais se représentera à l’élection de novembre 2018 pour un 5ème mandat.
C’est la lecture que fait l’opinion camerounaise suite aux propos tenus par l’intéressé le 8 décembre 2016 lors de la réception qu’il donnait en l’honneur des Lionnes Indomptables du Cameroun. D’après l’article de Armand Ougock pour Koaci.com «Cameroun: Présidentielle de 2018, Biya brise le silence et donne des indices » publié le 08 décembre 2016, le Président camerounais avait laissé entendre qu’il serait encore à la tête du pays après le scrutin de novembre 2018 en déclarant :« Nous serons ensemble pour relever le défi de la CAN 2019 ».
Outre ces propos, les deux déplacements inédits du président au stade Ahidjo au cours de la CAN féminine 2016 sont interprétés par les analystes politiques comme étant des preuves évidentes des nouvelles ambitions politiques de Biya. Selon le public averti, le président serait déjà en campagne électorale.
Des voix s’opposent déjà à Biya
Si le président camerounais ne semble pas lassé du pouvoir, la conservation du fauteuil présidentiel ne sera pas chose aisée. Certaines voix jouissant d’une grande notoriété sont très clairement opposées aux velléités de reconquête du pouvoir par l’actuel président camerounais. C’est par exemple le cas de l’archevêque de Douala Christian Tumi.
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique et publiée dans l’article « le cardinal donne son avis sur les futures élections au Cameroun » daté du 6 mars 2016, le Cardinal Tumi considère qu’à 83 ans, un homme n’a plus toutes les ressources pour diriger un Etat. Il exhorte l’actuel président camerounais à ne pas se laisser berner par les mauvais conseils de son entourage lui demandant de se représenter.
Des candidatures s’annoncent en outre déjà en vue d’empêcher Paul Biya de renouveler son mandat. Dans un entretien accordé à Prince Aristide Ngueukam dans le numéro de Forum Libre paru le 12 avril 2016, Corantin Talla, fer de lance de la lutte estudiantine des années 90, encore connu sous le surnom de"
Corantin Talla, fer de lance de la lutte estudiantine des années 90
Général Schwarzkopf » a par exemple annoncé sa candidature.
L’homme ambitionne de : «…Proposer une alternative crédible à la mauvaise gouvernance du régime Biya… ».
Par ailleurs, un article publié le 03 janvier 2017 sur le site internet de Jeune Afrique par Olivier Liffran annonçait la candidature du fameux humoriste Dieudonné M’bala M’bala .
Mais bien qu’ayant attiré l’attention, les espoirs présidentiels de cet humoriste ne devraient pas particulièrement inquiéter ses concurrents.
Au terme de son 4ème mandat, le Président Paul Biya a réussi à mettre le pays dans une situation économique positive.
Mais le prochain président devra faire beaucoup plus d’efforts pour corriger les inégalités sociales. Tel est le constat à l’issu des dernières manifestations qui ont touché le Nord du Pays, au cours de ces dernières semaines, auprès de la population anglophone.