Ayant séjourné en République centrafricaine, avant son arrivée au Cameroun, la secrétaire d’Etat française chargée du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin, ne pouvait que mieux cerner les problèmes transfrontaliers des deux voisins. Pas étonnant, dès lors, que cette question eût été capitale dans ses entretiens d’hier avec le président Paul Biya.

L’audience, qui a duré une heure de temps au palais de l’Unité, a du reste accordé une place centrale aux questions relatives au dérèglement climatique, à la veille du sommet COP 21 Paris 2015. « Intense » est le mot utilisé par l’hôte du chef de l’Etat pour qualifier cette rencontre.

Annick Girardin a ainsi évoqué l’accueil de 250 000 réfugiés centrafricains au Cameroun, la possibilité donnée à 300 000 citoyens de ce pays de prendre part aux élections de décembre, en plus d’autres dispositions mises en œuvre par notre pays pour le retour à la stabilité en Rca. Pour elle, il s’agit là d’un modèle de coopération Sud-Sud. Elle précise que le France soutient ces manifestations de solidarité du Cameroun envers ses voisins.

Sur le même registre, la secrétaire d’Etat française déclare que le président français, François Hollande, tout comme son homologue, Paul Biya, « tient à cœur », la lutte que mène le Cameroun contre le terrorisme de Boko Haram. Elle estime que la solidarité des autres pays devrait, en retour, s’exprimer au-delà du volet sécuritaire, de manière à faire à ce que les populations vivant dans les zones affectées accèdent au développement. Cela permettrait de redonner confiance aux jeunes et de les détourner ainsi de la manipulation des terroristes, soutient-elle.

A propos de la conférence internationale sur le climat qu’accueille la France, le mois prochain, Annick Girardin déclare qu’elle finalise de précédentes rencontres tenues récemment, à l’instar de celle d’Addis-Abeba sur le développement économique et de celle de New-York sur la déclamation des objectifs du développement durable. A propos des conséquences du dérèglement climatique, l’hôte du chef de l’Etat déplore que « l’Afrique qui ne pollue pas » en soit l’une des principales victimes. Elle évoque à cet égard les effets néfastes des changements climatiques manifestés chez nous par la montée des eaux océaniques, la dégradation des terres et la désertification, notamment.

Face à ces catastrophes, Annick Girardin pense que les pays industrialisés devront être au « rendez-vous de la solidarité », lors du sommet de Paris. Elle soutient en effet qu’à l’issue des débats, un accord doit être trouvé. Celui-ci se devant d’apporter des réponses aux préoccupations de l’Afrique, à l’instar de l’électrification du continent ou de la mise en place d’un système d’alerte et de contrôle des catastrophes naturelles. Annick Girardin était accompagnée au palais de l’Unité de l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon. L’audience s’est achevée par une remise de cadeaux.