Actualités of Monday, 20 July 2015

Source: cameroon-info.net

Paul Eric Kingue parle au Peuple Camerounais

Paul Eric Kingue Paul Eric Kingue

Il a été blanchi jeudi dernier par le Cour suprême, de toutes les accusations portées contre lui depuis environs sept ans. Avant de regagner son domicile en homme libre et fier de son combat contre l’injustice, l’ex Maire de la Commune de Njombé-Penja a tenu à adresser un mot de remerciement à tous ceux qui l’ont soutenu dans la rude épreuve qui a marqué sa vie à jamais. Il déclare avoir aussi pardonné à ses bourreaux.

Ci-dessous, l’intégralité du message de l’ancien codétenu du regretté Lapiro de Mbanga:

MESSAGE DE PAUL ERIC KINGUE AU PEUPLE CAMEROUNAIS.

Très chers parents, amis, frères et sœurs, vous avez été très nombreux à vous intéresser, directement ou non, au feuilleton politique ouvert contre ma modeste personne le 28 février 2008, alors que les émeutes de la faim secouaient notre pays. Ce jour là, une véritable cabale judiciaire venait d'être déclenchée contre moi, avec pour conséquence, mon arrestation sans mandat judiciaire, par 12 camions des forces armées, bondés de militaires, et six pick-ups de gendarmes, alors que je n'étais ni armé encore moins dangereux pour la république.

Je venais sans doute d'être accusé sans le savoir, parce que n'ayant jamais été notifié des faits qui m'étaient reprochés.

D'interrogatoires à interrogatoires, ma garde à vue et mon séjour à la prison de Nkongsamba n'avaient d'équivalent que l'enfer. Tout était programmé pour ma mort et arriva donc un vent d'espoir venant de vous, peuple Camerounais.

Vos soutiens multiformes m'ont redonné la force de tenir. Chaque fois que le désespoir frappait à la porte de ma cellule, je me sentais comme transporté et protégé par une force spirituelle qui n'était autre que vos prières. Je l'avoue, chers parents, amis, frères et sœurs, la majorité écrasante d'entre vous a au moins une fois, demandé au seigneur tout puissant à travers les prières d'intervenir dans ces affaires qui devenaient interminables et qui choquaient la conscience nationale. Grâce à vous donc, les forces occultes, lâches et négatives qui manipulaient à volonté mes procédures ont fini par lâcher prise, consacrant ainsi la victoire de Dieu sur Satan, du bien sur le mal.

Le 16 juillet 2015, la Cour Suprême du Cameroun, statuant en dernier ressort a cassé et annulé l'ensemble des complots judiciaires malicieusement montés contre moi.

Je ne pouvais pas vivre ce dénouement plein d'émotions, sans vous témoigner ma profonde gratitude et vous dire mes sincères remerciements pour vos prières. Vingt millions de fois, merci à vous, peuple Camerounais.

A VOUS MES AVOCATS CONSEILS,

vous avez su par votre professionnalisme avéré, me défendre avec brio. La pertinence de votre défense ne pouvait que conduire au résultat obtenu. Trois procès ont étés engagés contre ma personne et trois fois vous les avez gagnés. Il n'est pas donné dans votre métier de faire le plein d’œuf, pourtant vous l'avez fait et le mérite vous revient. Mille fois merci.

A LA PRESSE CAMEROUNAISE ET INTERNATIONALE,

à travers mes procédures j'ai découvert une autre dimension de vous; votre engagement humaniste. Comme des médecins, vous vous êtes unis pour sauver une vie et vous l'avez fait. Grâce à vous, les manipulateurs et mes bourreaux ont été dénoncés et mis à nus. Vous avez fait feu de tout bois pour barrer la route à l'injustice qui s'abattait sur moi. Les mots me manqueront à jamais pour vous dire merci. Milles fois merci, chers journalistes. Vous méritez mieux que ce que vous êtes aujourd'hui.

A MON COMITE DE SOUTIEN ET A LA DIASPORA,

vous avez été très nombreux à dénoncer mais aussi à me soutenir moralement et quelques fois matériellement, pourtant vous êtes de nationalités différentes. Sous la houlette de monsieur Hubert Ducarme, à qui je réitère ma profonde reconnaissance, vous avez su m'apporter le support moral qu'il me fallait pour tenir pendant huit ans. Jamais, vous n'avez failli. Comment donc ne pas vous témoigner ma profonde gratitude? Vous êtes des hommes et femmes de cœurs, Dieu seul saura vous le rendre. Mille fois merci.

A MA FAMILLE OU CE QUI EN RESTE,

je vous aime, malgré la modicité de vos moyens vous m' avez apporté l'amour dans l'union, mes larmes n'ont pas encore séché après le décès il y'a quelques jours de notre frère aîné qui n'attendait que de me voir sortir de cet enfer pour reprendre espoir. Mais, hélas le destin en a décidé autrement. Il restera gravé dans mon cœur. A Paul Eric Kingue Junior parti trop tôt, mon combat consistera à honorer sa mémoire dans un combat acharné pour le renforcement d'un Etat de droit au Cameroun. Cette lutte sera inébranlable. A vous ma famille, mille fois merci.

A MARAFA HAMIDOU YAYA, BIFOUNA NDONGO, NTYAME NTYAME MICHEL, OWONO OWONO, REMI ZE MEKA, ASSOUMOU, KITIO EDOUARD, GAMBO HAMAN, AKOUE MENGUE RICHARD, PHP, SPM, CAPLAIN, FAKO RENE, NGOUSSOUMO BLAISE ET NDJODO LUC, vous êtes pardonnés. Dieu seul se chargera de vous juger et chacun de vous lui rendra compte du rôle joué dans cette machination qui s'achève ce jour. Milles fois merci à vous aussi.

AUX POPULATIONS DE NJOMBE-PENJA ET BOUBA,

au moment ou vous me donniez vos suffrages, vos espoirs et vos attentes étaient grands. Vous rêviez donc de voir vos conditions de vie changer et vos progénitures encadrées. Comme un tsunami vos espoirs ont été nettoyés et lessivés par une horde de voyous et leurs complices, parlant au nom de l’État, dont le seul objectif était de préserver des prébendes tirées de votre sueur sous forme d'esclavagisme des temps modernes. Pendant huit ans vous êtes restées sans voix, sans guide et dans une misère inqualifiable. Vous avez défraîchi et plusieurs d'entre vous sont décédés sans voir aboutir ce rêve que vous et moi avons commencé à bâtir ensemble. Mon combat pour vous reste et demeurera inébranlable jusqu'à ce que le changement tant voulu se matérialise. Votre présence massive à chacune de mes audiences et vos prières quotidiennes érigées dans chacun des domiciles de Njombe-Penja m'ont permis de tenir longtemps. Ce combat continuera sans faiblesse. Cent mille fois, merci.

Paul Eric Kingue (PEK)