L’avocat, en 27e position dans notre classement, a réussi en une douzaine d’années à hisser son cabinet au sommet du marché camerounais du conseil juridique. Avec des partenaires et des clients de choix.
Le 12 janvier régnait une ambiance festive au cabinet Jing & Partners, l’un des plus en vue du Cameroun, installé dans le quartier chic de Bonapriso, à Douala. Employés et associés célébraient les 51 ans du boss. Même Kate Fotso, présentée par le magazine Forbes comme la femme la plus fortunée du pays – et par ailleurs belle-mère de Paul Jing –, était de la partie.
Des clients fortunés
En une douzaine d’années, le natif de Bamenda, en région anglophone, a hissé son cabinet, fort de quatorze collaborateurs, au sommet du marché camerounais du conseil juridique. Les montants des affaires conclues l’année écoulée, grâce à un carnet d’adresses important, l’attestent. C’est le cas par exemple du complexe sportif d’Olembe, au nord de Yaoundé, dont le stade de football de 60?000 places abritera des matches de la CAN 2019. Dans ce dossier, Peter Cuthbert et Humphrey Kangha, du cabinet Clifford Chance, ont fait appel à l’équipe de Paul Jing pour conseiller les banques italiennes Banca Intesa Sanpaolo and SACE, qui financent le projet de 250 millions d’euros.
Son cabinet collabore aussi avec Dian Wang et Erica Jiang, du cabinet Allen & Overy, pour conseiller la Banque de Chine sur le financement de la centrale hydroélectrique de Song Dong, dans le centre du Cameroun. Cette dernière affichera une capacité de 270 MW, pour un coût de 637 millions de dollars (600 millions d’euros). Un partenariat similaire s’est noué avec Liu Meisi et Liu Zhigang du cabinet King & Wood Mallesons pour appuyer China Exim Bank dans le projet de port en eau profonde de Kribi, dans le sud du pays, d’un montant de 429 millions de dollars pour la première phase et de 674 millions de dollars pour la deuxième.
Partenariat solides
Jing & Partners procède ainsi via de solides partenariats avec des homologues internationaux, parmi lesquels on peut encore citer le français Gide Loyrette Nouel, ou les anglo-saxons Norton Rose, Herbert Smith Freehills, DLA Piper, Latham & Watkins, Bowman & Gilfillan, White & Case ou encore Hogan Lovells.
Le tropisme anglo-saxon de Jing & Partners tient aussi au parcours de son fondateur. Paul Jing est diplômé en droit des affaires à Harvard, où il arrive en 2001, après un passage à l’université de Yaoundé et à la Nigerian Law School de Lagos. Il reste membre des barreaux américain, nigérian et camerounais.
Son aréopage de partenaires lui permet de garnir un portefeuille clientèle de choix, où se retrouvent la Société générale de Paris et de New York, la Standard Chartered Bank de Londres, les filiales londoniennes de Citibank et du Crédit suisse, Diageo, General Electric, Citigroup, Bloomberg, Microsoft et CDiscount. Les institutions comme la Banque mondiale, l’IFC, Proparco, la BAD, la BDEAC, FMO et Afreximbank, ne sont pas en reste.
Ligne rouge
Le cabinet dispense ses conseils du secteur de la banque à celui des ressources pétrolières et minières (Noble Energy, Swire Pacific Offshore, New Age, Hydromine, Tower Resources), en passant par l’énergie (Eranove), les télécommunications (IHS Towers) et le transport aérien (Turkish Airlines).
Contrairement à la plupart de ses confrères, le juriste se refuse à conseiller l’État camerounais et ses démembrements « à cause de la complexité des procédures et des pratiques peu recommandables de l’administration », précise-t-il. Une ligne rouge que ce père de deux filles, féru de la culture populaire américaine, mordu du golf et de Formule 1, qui aime rouler dans de belles mécaniques allemandes, n’est pas près de franchir.