Amadou Ali est décédé le 28 septembre a droit depuis quelques heures à des hommages à titre posthume dans les médias.
Sur Jeune Afrique, un portrait de ce collaborateur de Biya a été dressé. On y retient principalement le rôle joué par l'ancien vice Premier ministre dans le cadre de l'opération "Epervier".
"Pilote de l’opération Épervier", est le titre qu'accorde Jeune Afrique à Amadou Ali; l'ancien vice premier ministre enterré hier jeudi.
"Malade et affaibli"
Dans son portrait, Jeune Afrique révèle que l'homme qui a fait tomber plusieurs pontes du régime de Yaoundé était gravement malade depuis plusieurs années. Faible, il était difficile pour l'ancien ministre de se tenir debout.
"Malade et affaibli depuis de longs mois, Amadou Ali s’était peu à peu retiré de la vie publique. Sa dernière apparition devant les caméras remontait au 15 avril dernier. Il s’était rendu à N’Djamena pour transmettre un courrier de Paul Biya au président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Déby Itno. Vêtu d’un boubou bleu, canne au poing, ce grand échalas né à Kolofata, dans l’Extrême-Nord, avait donné sur le perron de la présidence tchadienne sa dernière allocution médiatique, saluant « l’accession au pouvoir dans la paix » du fils de feu Idriss Déby Itno.
"Pilote de l'opération Epervier"
Pour Jeune Afrique, feu Amadou Ali était l'un des ministres les plus craints dans l'entourage de Paul Biya. Car, il serait derrière les dossiers montés contre plusieurs ministres accusés de détournement dans le cadre de l'opération dite de lutte contre la corruption.
"Maître d’œuvre de l’opération Épervier, lancée par Paul Biya en 2008 pour lutter contre les détournements de deniers publics, Amadou Ali était l’un des ministres les plus craints. C’est également lui qui était à la manœuvre dans le contentieux de Bakassi, et notamment dans le suivi des négociations avec le Nigeria. Son dernier grand dossier fut celui de la lutte contre Boko Haram...Lorsque le président Biya déclare la guerre à ce groupe armé en mai 2014, alors qu’il se trouve à Paris, c’est Amadou Ali qui se tient à ses côtés, en lieu et place du ministre de la Défense, resté à Yaoundé. Il sera impliqué dans plusieurs opérations de négociation avec les membres de la secte pour la libération d’otages. Sa propre épouse sera même kidnappée, avant d’être relâchée après quatre mois de détention", ajoute Jeune Afrique.