Actualités of Monday, 10 February 2025

Source: www.camerounweb.com

Perte du Grand Nord pour le RDPC: le grand cauchemar qui empêche Paul Biya de dormir

Paul Biya Paul Biya

Alors que la présidentielle camerounaise d’octobre 2025 approche, le Grand Nord (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua) reste un enjeu stratégique pour Paul Biya et son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Ces régions, qui représentent près de 30 % de la population nationale, ont historiquement été un pilier électoral pour le chef de l’État. Pourtant, des tensions persistantes et des promesses non tenues pourraient fragiliser ce soutien.

Malgré des décennies de loyauté, les populations septentrionales expriment une frustration grandissante face au manque de développement économique et d’infrastructures. Des projets structurants, comme le barrage de Bini-Warak ou la route Maroua-Garoua, sont restés lettre morte. Pire, des inondations récurrentes et une insécurité croissante, alimentée par Boko Haram et le banditisme transfrontalier, exacerbent le sentiment d’abandon.

Pourtant, Paul Biya continue de s’appuyer sur une élite nordiste influente, composée de figures politiques, militaires et traditionnelles. Des noms comme Cavayé Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale, ou les lamibé de Ngaoundéré, Garoua et Maroua, restent des piliers de son réseau. Mais cette élite est-elle encore en phase avec les aspirations de la population ? Pour Adolarc Lamissia, journaliste et activiste, « l’élite est coincée entre le marteau (Biya) et l’enclume (la population) ».

Si l’opposition tente de capitaliser sur ces frustrations, elle peine à s’unir et à proposer une alternative crédible. Le scénario d’un huitième mandat de Paul Biya semble donc probable, mais la loyauté du Grand Nord n’est plus acquise. Et si le président sortant décidait de ne pas se représenter, cela pourrait bouleverser l’échiquier politique camerounais.