Comment le cimetière de Ngousso a été profané
Malgré le grand nombre de stèles qu’il renferme, ce cime- tière jadis considéré comme l’un des premiers et plus grands de la capitale politique, s’apparente de nos jours à un dépotoir d’ordures et à un refuge pour les pickpockets.
La célèbre expression « repose en paix » gravée sur les pierres tombales du cimetière de Ngousso semble avoir perdu son sens, car depuis quelque temps ; le repos des morts est troublé par le désordre des populations de cette zone. Situé à proximité d’une route très fréquentée de jour comme de nuit, ce lieu où reposent de nombreuses âmes a de plus en plus l’allure d’une décharge d’ordure. N’ayant aucun respect pour les êtres de l’outre monde, un jeune homme de passage près du mur, jette le mégot de cigarette à travers le mur de l’ossuaire de Mfandena. A l’intérieur, les découvertes laissent à croire que le cimetière n’en est plus un. Des bouteilles en plastique, des papiers et sachets recouvrent les sépultures situées près du mur de la clôture. Sous le poids des touffes d’herbes et des arbustes, certaines tombes se retrouvent ensevelies et sont à peine visibles. « Le cimetière est dans cet état depuis plusieurs années parce que dans la partie la plus abandonnée se trouvent les plus vieilles tombes », indique Stéphane Bayiga, résident du quartier Ngousso. Le bac à ordure qui jouxte le mur de la clôture, occasionne le déversement des immondices à l’intérieur du cimetière lorsqu’il est rempli. Le long de cette clôture est une toilette de référence pour les commerçants du carrefour, et les passants qui ne tardent pas à se soulager. « Plusieurs personnes ont déjà fait mention des phénomènes paranormaux tels que des voix humaines et l’apparition de silhouette étrange dans la nuit », renseigne Laminou, riverain.
En plus des considérations superstitieuses telles que les fantômes et esprits qui errent pendant la nuit, l’air de solitude qui règne dans ce cimetière depuis belle lurette a fait de ce lieu le fief des malfrats et des pickpockets qui, après avoir commis leurs forfaits prennent fuite et se réfugient derrière les caveaux funèbres où règne une obscurité profonde. « Ils tendent des embuscades et quand ils dérobent les sacs à main, les téléphones, ils traversent le mur en sautant. Il faut être courageux pour les suivre à cause de l’obscurité », renseigne une commerçante, témoin oculaire de plusieurs agressions. D’après les témoignages recueillis par le reporter de votre journal, une partie du cimetière ferait office de « ghetto » pour les délinquants et a fait l’objet d’un récent ratissage par les forces de l’ordre dans le but de démanteler la pègre qui s’y développe. A l’abandon depuis des années, les promesses faites par les autorités pour l’aménagement d’une clôture qui mettra fin aux incursions étrangères dans ce cimetière n’ont pas toujours pas été tenues.