Des sources proches du dossier révèlent que l'ancien directeur de la SEMIL chercherait à quitter le Cameroun tandis que les pressions s'intensifient autour de lui
Selon des informations exclusives obtenues par notre rédaction, le Colonel Joël Émile Bamkoui, récemment déchargé de ses fonctions à la tête de la Direction de la Sécurité Militaire (SEMIL), aurait élaboré un plan de fuite pour quitter discrètement le territoire camerounais. Ce développement survient après son mystérieux déménagement à proximité du Palais présidentiel, initialement révélé par le lanceur d'alerte Paul Chouta.
Officiellement à la retraite depuis le 3 avril 2025 après avoir atteint l'âge réglementaire, l'ancien haut responsable semble désormais craindre pour son avenir au Cameroun. Selon nos sources, qui ont requis l'anonymat en raison du caractère sensible de ces informations, le Colonel Bamkoui aurait entamé des préparatifs concrets pour quitter le pays dans les semaines à venir.
"Le déménagement près du Palais présidentiel n'était qu'une première étape dans sa stratégie", confie une source proche du dossier. "Il s'agissait avant tout de se placer sous la protection implicite des forces de sécurité qui quadrillent ce périmètre, tout en préparant discrètement son départ."
D'après nos informations, l'ancien directeur de la SEMIL envisagerait plusieurs destinations possibles, avec une préférence marquée pour les États-Unis, où résiderait actuellement sa fille. Cette option lui permettrait de bénéficier d'un soutien familial tout en s'éloignant considérablement des potentielles poursuites au Cameroun.
Un proche collaborateur de l'ancien colonel affirme que "des dispositions auraient déjà été prises pour sécuriser son entrée sur le territoire américain, possiblement avec un visa non-immigrant dans un premier temps". D'autres destinations alternatives seraient également à l'étude, notamment en Europe et au Moyen-Orient.
Cette décision de fuir interviendrait alors que plusieurs signaux indiquent un possible changement d'attitude des autorités camerounaises envers l'ancien haut responsable. La nomination rapide de son successeur, le Colonel Melingui Nkolo Pacifique, secondé par le Lieutenant-Colonel Bitaka Charles, aurait accéléré sa prise de décision.
"L'étau se resserre autour de lui", affirme un analyste spécialiste des questions sécuritaires. "Des rumeurs persistantes évoquent l'ouverture possible d'enquêtes sur certaines opérations menées sous sa direction. Son départ précipité témoigne d'une inquiétude tangible quant à son avenir judiciaire."
Le Colonel Bamkoui traîne derrière lui une réputation controversée, certains l'accusant de méthodes brutales dans l'exercice de ses fonctions à la tête de la SEMIL. Plusieurs organisations de défense des droits humains auraient constitué des dossiers documentant des allégations d'abus commis sous son autorité.
"Il sait que le contexte international est de plus en plus défavorable aux personnalités accusées de violations des droits humains", analyse un juriste spécialisé dans le droit international. "Même aux États-Unis, sa présence pourrait éventuellement susciter des questionnements si des preuves solides venaient à émerger."
En attendant son départ éventuel, l'ancien directeur de la SEMIL resterait confiné dans sa nouvelle résidence ultra-sécurisée. Des témoins rapportent une activité inhabituelle autour de son domicile, avec des allées et venues de véhicules suggérant la préparation d'un déménagement plus conséquent.
Le ministère de la Défense et les autorités camerounaises n'ont pas souhaité commenter ces informations lorsque nous les avons contactés. La passation officielle de service entre le Colonel Bamkoui et son successeur est toujours attendue dans les prochains jours, conformément aux procédures militaires en vigueur.