Une centaine d’habitations ont été démolies à Garoua, la capitale régionale du Nord, le 6 août 2016, par la communauté urbaine, dans des zones jugées à risque.
De nombreux habitants de la ville de Garoua n’ont pas cru à leurs yeux. Le Quotidien Emergence du 10 août 2016 rapporte que ce jour restera l’un des plus sombres dans les souvenirs des populations de cette ville. Et pour cause, les engins du Délégué du Gouvernement El hadj Bouba, sont descendus sur le terrain pour une vaste opération de démolition. Une opération qui intervient après la mise en demeure des habitants de la zone cible, à en croire le Quotidien Emergence.
Mais, ces mises en demeure étaient considérées comme une menace pure et simple des autorités. «On ne croyait pas que le Délégué irait aussi loi», a clamé une victime du quartier Plateau Tapar citée par Émergence. Un autre témoin de la scène s’est confié au journal en ces mots: «Hélas, le pire est arrivé. On a vu les économies de toute une vie partir en fumée».
De nombreuses maisons ont été détruites, sous les regards impuissants de leurs occupants. Dans les quartiers Dourouré, pas moins de 100 maisons ont été détruites. Locataires et propriétaires des habitations démolies n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer. «C’est étonnant ce que vient de faire El hadj Bouba. J’ai l’impression qu’il cherche les problèmes. Comment peut-on casser nos maisons pour vendre à un particulier en disant que c’est une propriété de la communauté urbaine ? Il faut savoir que nous avons des investissements mobiliers de plus de 10 ans d’âge. Il s’agit pour certains d’entre nous, du travail de toute une vie», déplore une victime citée par Émergence.
Pour El hadj. Bouba, le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Garoua, cette opération n’est pas à tête chercheuse. Juste que, «les gens se sont donné le droit d’habiter dans des zones non constructibles» et il fallait mettre fin à la récréation. Cette opération, à en croire le Délégué du Gouvernement, devrait s’intensifier dans les prochains jours. Concernant le danger évoqué par la communauté urbaine, rappelons que la ville de Garoua a connu plusieurs catastrophes.
En 2012, une inondation avait fait plusieurs morts dans la ville. Il y a quelques mois, un enfant a failli périr dans un glissement de terrain, rapporte Emergence.