Issus des terminaux mobiles et leurs accessoires, ces déchets seront envoyés en Europe, et notamment en France, pour être recyclés selon les normes internationales.
En 2016, Emmaüs international et les Ateliers du bocage en partenariat avec la Fondation camerounaise de la terre vivante (FCTV) ont lancé un projet de collecte de téléphones portables et accessoires en fin de vie à Douala. Rien que pour l’an dernier, plus de 12 tonnes de téléphones hors d’usage ont été collectés grâce à 390 fournisseurs répertoriés dans la seule ville, a révélé le 20 décembre 2016, Gilles Azemazi, chef d’atelier FCTV. Ces déchets issus des terminaux mobiles et leurs accessoires seront, apprend-on, recyclés convenablement en Europe (et notamment, en France) par l’entreprise Morphosys.
Les téléphones qui sont « en état de marche vont voir leurs données effacées, les téléphones hors d’usage seront décomposés et les différents matériaux ou éléments séparés pour le recyclage », souligne Gilles Azemazi. La performance atteinte par la fondation ne s’est pas faite sans difficultés. En effet, entre janvier et décembre 2016, le projet a été confronté à la réticence des populations méconnaissant le démantèlement des téléphones en fin de cycle de vie.
Il y a eu aussi quelques difficultés liées à la compréhension de l'utilisation du manifeste de traçabilité ; lesquelles ne facilitent pas l'implication des acteurs dans le système de traçabilité administratif exigé par le permis environnemental. C’est à ce titre que l’ONG a organisé le 20 décembre 2016 à Douala, une session d’information sur les exigences réglementaires dans la collecte et la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E) : cas du secteur informel des téléphones mobiles en fin de cycle de vie. Elle a permis aux participants d’être édifiés sur les dispositions réglementaires relatives à la collecte des déchets et sur la nécessité de les gérer convenablement. Les acteurs ont, en outre, été éclairés sur l'utilisation du manifeste et ont amélioré leurs connaissances sur la gestion et les voies de traitement et la valorisation des D3E…
Les déchets de téléphones mobiles, qui s’entassent chez les réparateurs sont dangereux pour la santé et l’environnement. « Le plomb, présent sur les circuits imprimés, peut par exemple altérer les capacités mentales, retarder la croissance, troubles du comportement et de la reproduction, ainsi qu’un risque accru d'hypertension artérielle et de lésions rénales », indique un expert. Tout comme le lithium, qui est présent dans batteries, affecte le développement du cerveau, alors que le mercure qu’on retrouve dans les afficheurs LCD, peut s’accumuler dans les tissus gras de certains organismes vivants.