16 morts dans l’effondrement d’un immeuble R+4
Douala. C’est le bilan provisoire du drame survenu au lieu-dit Mobil Guinness dimanche 23 juillet 2023. Un autre effondrement a été enregistré à Ange Raphaël
Au moins seize personnes sont mortes et vingt et une autres blessées dans l’effondrement d’un immeuble R+4 au lieu-dit ‘’derrière Mobil Guinness’’ dans l’arrondissement de Douala 5ème. Le drame est survenu dimanche 23 juillet 2023 à minuit 12 min, alors que la ville était arrosée par la pluie. Les victimes ont été conduites à la morgue de l’hôpital de district de Deïdo et à l’hôpital Laquintinie. Au rang des blessés, des cas graves et des égratignures sont enregistrés. Lors du premier pointage à 12h dimanche, le gouverneur de la région du Littoral évoquait un bilan provisoire de 12 morts et 19 blessés alors que les sapeurs-pompiers s’activaient encore à fouiller dans les décombres de cet immeuble qui abritait environ 80 habitants, selon des témoignages. Quatre autres corps inertes ont été extraits des gravats après le passage de l’autorité administrative. L’immeuble R+4 s’est effondré alors que plusieurs résidents étaient éveillés. Des jeunes qui célébraient la réussite à l’examen du baccalauréat ont été pris dans le piège des gravats. Le disc-joker a eu la vie sauve parce qu’il avait lancé une playlist de musiques pré enregistrées et s’était éclipsé. Une autre dame partie acheter des beignets dans un supermarché non loin a également eu la vie sauve. Un conducteur de mototaxi qui affirme avoir eu plusieurs pannes sur le chemin de retour à la maison a assisté impuissant à l’effondrement à son arrivée devant l’immeuble où il occupait une chambre. «J’ai reçu le coup de fil d’un proche vers 8h30 ce dimanche qui m’informe que l’immeuble où résidait mon neveu Armand, 35 ans et célibataire, s’est effondré. J’ai directement pris la route. Sur place, j’ai constaté la triste réalité. Le corps a été mis dans un camion de la gendarmerie. On attend les directives des forces de l’ordre», témoigne ému, Elvis Noé Payin Kapo.
Immeuble de la mort
Sur place, plusieurs autres familles sont inconsolables. Certaines femmes sont assises à même le sol, les yeux larmoyants. Les voisins du bâtiment effondré indiquent qu’il avait été baptisé « Immeuble de la mort » du fait de son apparence et de sa vétusté. «Tout le monde appelait ça l’immeuble de la mort. C’était très vieux. Et on ajoutait des niveaux au fur et à mesure. Nous ne sommes pas surpris de ce qui est arrivé aujourd’hui, mais nous déplorons les morts», témoigne une voisine. D’autres riverains et des secouristes déplorent la qualité du matériel utilisé et interrogent la robustesse de la fondation. Après le drame, la police, la gendarmerie et des militaires armés du Bataillon d’intervention rapide (Bir) ont été déployés sur le site. Un cordon de sécurité a été établi pour empêcher aux badauds de se rapprocher des secouristes en action. A quelques encablures de là, au lieu-dit Carrefour Ipa au quartier Ange Raphaël, un autre immeuble R+1 s’est effondré dans la même nuit de samedi à dimanche. Aucun décès n’a été enregistré dans cette bâtisse qui hébergeait une dizaine de personnes. L’effondrement est survenu vers minuit. La partie supérieure du bâtiment s’est affaissée sur la devanture, juste au-dessus des boutiques de vente de gaz, d’accessoires informatiques et une quincaillerie. Les habitants qui s’en tirent avec quelques égratignures ont pu être exfiltrés par l’arrière de l’immeuble. Ils ont pris la fuite après avoir entendu le grand bruit. Dans cet autre coin du quartier Ange Raphaël, les habitants disent ne pas être surpris de l’effondrement de cet immeuble qu’ils avaient baptisé « De châteaux City », du prénom du propriétaire dudit immeuble. « Cette maison n’avait aucun plan. Elle sortait de l’ordinaire. Tout le monde l’avait remarqué. Le propriétaire, Monsieur De Châteaux, l’a construit lui-même. Il levait les murs au fur et à mesure qu’il achetait un sac de ciment», déplore un riverain. Un gros engin de la municipalité a été déployé sur les lieux pour déblayer les décombres