Actualités of Tuesday, 29 August 2017

Source: 237online.com

Plus de 50% de Camerounais favorables au fédéralisme

Lors d'une manifestation dans les régions anglophones Lors d'une manifestation dans les régions anglophones

Une enquête sur la gouvernance au Cameroun, conduite par Denis & Lenora Foretia Foundation, met en exergue le marasme économique et les frustrations accumulées des Camerounais.

Elle a permis aux Camerounais de tous bords pauvres, riches, jeunes, âgés, masculins, féminins, anglophones, francophones de s’exprimer sans crainte sur la gestion de la chose publique. Cette étude présente les préoccupations des populations sur l’étendue du territoire camerounais ; notamment sur l’effectivité de la démocratie, la gestion centralisée par Yaoundé du budget des régions, les mandats présidentiels illimités d’une durée de 7 ans, le système électoral, la nomination des gouverneurs des régions par le président de la République.

Sur ces différents points, les citoyens camerounais n’ont pas fait la langue de bois. A la question de savoir si le Cameroun est un pays démocratique, l’étude révèle que les participants des régions septentrionales - Adamaoua, Nord et Extrême-nord, sont tout à fait d’accord sur la question. Par contre, ceux des régions du Centre, du Sud, de l’Est, du Nord-ouest et du Sud-ouest ne sont pas d’accord sur la question.

Ils pensent qu’il n’y a pas de démocratie au Cameroun. Les participants des régions du Nord-ouest et Sud-ouest se montrent radicaux sur la question relative au système de gouvernement qui serait meilleur pour le Cameroun au stade actuel de sa vie politique. 96% des participants dans ces régions pensent que le système fédéral est la meilleure forme de gouvernement. 68% des participants dans la région du Littoral et de l’Ouest, sont aussi favorables au fédéralisme. En ce qui concerne les régions du Centre, du Sud et de l’Est, 48% pensent que le système fédéral est la meilleure forme de gouvernement. Par contre, dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord, 57% des participants préfèrent le système unitaire. Au vu de cette étude, le fédéralisme semble être, d’après la population, le meilleur système de gouvernement au Cameroun.

Autonomie des régions

Au regard des résultats des autres questions, nombreux sont les Camerounais qui sont pour l’autonomie des régions. A la fois pour le choix de leurs dirigeants et pour la gestion de leurs budgets. Près de 90% des Camerounais pensent que les gouverneurs des régions devraient être élus. 8% préfèrent qu’ils soient nommés. Dans les régions du Nord–ouest et Sud-ouest, 99% militent pour l’élection des gouverneurs. Une infime partie –moins de 1%, préfère qu’ils soient nommés. Dans les régions du Littoral et Ouest, 93% préfèrent que les gouverneurs soient nommés, et près de 7% optent pour leur nomination par le chef de l’Etat. Dans les régions du Centre, du Sud et de l’Est, 87% militent pour l’élection des gouverneurs. En effet, les populations pensent qu’un dirigeant élu rend compte à son peuple et travaillera pour ne pas être sanctionné lors des prochaines élections. Il en est de même en ce qui concerne la gestion du budget des régions. Près de 9 Camerounais sur 10, soit 93, 5%, optent pour l’autonomie de gestion budgétaire des régions. Environ 52% recommandent une autonomie complète. A toutes choses égales, 41% pensent que celle-ci devrait être placée sous la supervision du pouvoir central de Yaoundé. Toutefois, 7% émettent des réserves quant à l’expérience et aux capacités techniques des régions en matière de gestion budgétaire.

Ces résultats montrent le niveau de déception de la population camerounaise en ce qui concerne la gestion de l’Etat. Cette gestion calamiteuse des biens publics est perceptible dans la gestion des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles. Que l’on parle de la gestion des redevances forestières annuelles, des redevances minières ou foncières, le problème central qui se pose est toujours celui de la mauvaise gestion. Sur cette question, que l’on soit au niveau central ou local on n’y échappe pas. Quelle serait véritablement la solution à ce problème ? Autonomiser les localités ou continuer à tous centraliser ?