Actualités of Wednesday, 11 October 2023

Source: Terre promise

Polémique: Ferdinand Ngoh Ngoh n’est pas sorti de l’auberge

Ferdinand Ngoh Ngoh et certains décorés Ferdinand Ngoh Ngoh et certains décorés

TASK FORCES CAN, COVID19 : L’absoute


En leur remettant, le 6 octobre dernier, des distinctions honorifiques, le Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand NGOH NGOH, a, en quelque sorte, blanchi les membres des task forces dont la gestion des dossiers de la CAN et des fonds COVID, à tort ou à raison, a fait polémique au sein de l’opinion.


Ils étaient 44 les heureux récipiendaires, de divers corps, universitaires, médecins, administrateurs, ingénieurs, haut gradés des forces de défense et de sécurité, entre autres. Ils représentaient diverses administrations dans les équipes chargées de piloter au quotidien la préparation et le déroulement de la CAN féminine 2016, la CAN 2021, ainsi que la gestion de la pandémie duCovid19. Quatre d’entre eux ont reçu des médailles dans l’ordre du mérite camerounais, les 40 autres, des médailles dans l’ordre national de la valeur. Recevant leurs médailles des mains du ministre d’État Ferdinand NGOH NGOH, au nom du Président de la République, sous les lambris dorés de cette majestueuse salle du Secrétariat général de la Présidence de la République, les récipiendaires avaient toutes les raisons d’être heureux. D’autant que, pour être honnête, leur travail n‘a pas toujours, et c’est le moins que l’on puisse dire, exempt de tout reproche. En fait, s’appuyant sur les rapports de la Chambre des Comptes (CC), en particulier, la plupart des gens s’attendaient et espéraient qu’ils rendent gorge. Il en est de même pour la gestion des chantiers de la CAN et, en particulier, de la construction du complexe sportif d’Olembé dont la conduite est, pour le moins, questionnable.

Visiblement, le sommet de l’État a porté sur ces « affaires » un regard différent et plutôt appréciatif. Ces récompenses sont présentées comme « une source de fierté pour les membres des task forces qui ont travaillé sans relâche pour le bien-être de la nation camerounaise. Leur dévouement et leur professionnalisme ont permis de surmonter des défis majeurs et de garantir la sécurité et le succès de ces deux initiatives cruciales ». Dansson discours de circonstance, le Secrétaire général de la Présidence, un tantinet autoglorificateur, n’a, à aucun moment maché ses mots, ni feint d’ignorer que le travail des task forces a été décrié. Il a parlé des « médisances », en suggérant qu’elles seraient fondées sur la « malveillance » ou sur « l’ignorance », qui ont accablé les membres des task forces qui sont « aujourd’hui balayées par ce témoignage de satisfaction de Monsieur le Président de la République ».Rappelant que la création destask-forces signifiait l’implication personnelle du président Paul BIYA et sa prise en main de ces dossiers, Ferdinand NGOH NGOH a laissé entendre que tels qu’ils étaient portés parles administrations classiques, ils couraient le risque de ne pas aboutir, ce qui aurait gravement déteint sur l’image du Cameroun et de son illustre chef.

La reconnaissance du Père de la Nation



Il faut donc conclure avec le SGPR, pour comprendre le bien-fondé de cette cérémonie de remise des médailles, que c’est grâce aux task forces que le Cameroun a pu, avec succès, même si cela l’a été après quelques reports, organiser sa CAN, pour laquelle le pays a reçu les félicitations de diverses parties prenantes. C’est aussi grâce à la task force que le Cameroun a pu, à en croire Ferdinand NGOH NGOH, faire face victorieusement à la pandémie du Covid19. Réagissant aux critiques sur la gestion des fonds Covid19, il affirme : « s’agissant de la lutte contre le Covid19, le ministère de la Justice, à travers la Chambre des Comptes, vous a rendu justice; le rapport y afférent est public et consultable par tous ». Il faut cependant relever que tout le monde n’a pas la même lecture de ce document... Mieux, comme on l’a appris dans le discours du SGPR, les membres des task forces n’ont reçu ni prime, ni gratifications. La reconnaissance du « père de la Nation », à travers ces médailles, apparait donc tout à fait mérité. Et donc, « ceux qui aiment polémiquer, continueront de polémiquer; ils continueront de se perdre dans leurs fantasmes, en parlant des choses qui n’existent que dans leur imagination ». On a envie de dire « Et Pan ! ». Ferdinand NGOH NGOH finit par une invite : « Pour ceux qui souhaitent véritablement comprendre ce qui s’est passé, ou ce qui est envisagé, je les exhorte à se rapprocher des maitres d’ouvrage respectifs pour avoir la bonne information ». Une cérémonie et un discours qui n’ont pas tardé à faire couler beaucoup d’encre et de salive.